27 petits meurtres d’Agatha Christie, et puis s’en vont

Pour remettre la série en contexte, il faut savoir qu’il y a eu deux séries « Les Petits Meurtres d’Agatha Christie », avec chacune des personnages et une époque différente. Si j’ai beaucoup apprécié la première qui voyait le duo Larosière (quinquagénaire séducteur et épicurien cultivé ) et Lampion (trentenaire homosexuel, timide et gaffeur, mais très attachant ) mener l’enquête dans les années 1930, c’est de la seconde située dans les années 50 et 60 dont je vais parler aujourd’hui. Juste pour le souligner, la première est une série dérivée d’un téléfilm en quatre parties intitulé « Petits Meurtres en Famille » et qui reprend donc les deux enquêteurs.

Et la vie continue chantent-ils tous en cœur dans l’épisode final !

Depuis 2013, Larosière et Lampion ont pris leur retraite et c’est à la fin des années 50 que l’on découvre donc un tout nouveau trio d’enquêteur, et pas des moindres, qui nous aura fait rire durant 27 épisodes d’1h30 chacun et cela, pendant sept ans ! Les histoires sont librement inspirées des romans d’Agatha Christie. Comme dans la première série, l’action se déroule toujours dans le Nord Pas De Calais, et principalement sur Lille (et ça tombe bien, c’est d’ici que je suis originaire !).

Les enquêteurs sont désormais la journaliste de La Voix du Nord Alice Avril (Blandine Bellavoir), curieuse et fonceuse mais envahissante, le commissaire Swan Laurence (Samuel Labarthe), quadragénaire froid, sec et psychorigide, mais toujours élégant, distingué, séducteur et cultivé, et sa secrétaire Marlène Leroy (Élodie Frenck), belle, douce, attentionnée et sexy, mais présentée comme naïve (pour ne pas dire nunuche).

Contrairement à la première série, celle-ci adoptera également quelques personnages secondaires et récurrents que l’on aura plaisir à retrouver d’un épisode à l’autre et qui agrémenterons la fine équipe en offrant au fur et à mesure, et jusqu’au final musical diffusé cette semaine sur France 2, une véritable petite famille. On peut donc penser au commissionnaire divisionnaire Ernest Tricard, le chef de la brigade, mais aussi au médecin légiste Timothée Glissant, ou encore la policière Arlette Carmouille.

Si l’on prend plaisir à redécouvrir des enquêtes d’Agatha Christie très bien adaptées et à chercher l’identité du coupable, le véritable atout, ce sont indéniablement les personnages. Si le public est si fidèle et répond présent au rendez-vous c’est que la production a su rendre très attachant ce trio haut en couleur et à nous plonger dans leur quotidien, dans les relations qu’ils peuvent entretenir les uns avec les autres et dans leurs histoires de manière générale.

« Un Cadavre au petit déjeuner » vient donc conclure sept années de bons et loyaux services et sera la 27ème et dernière enquête, et pas des moindres. Quelqu’un semble vouloir faire accuser Avril d’un meurtre, et toute l’équipe va finalement se mouiller pour couvrir ce meurtre et rentrer en pleine inégalité afin de la protéger et de découvrir le coupable. L’épisode viendra alors apporter des conclusions à différentes sous intrigues existantes depuis le début.

Je pense notamment à la vie familiale d’Alice. On sait qu’elle n’a jamais connu son père, qu’elle a grandit en orphelinat. Et comme elle le dira si bien en chanson, si elle a vécu tout un tas d’aventures, que l’on a pu découvrir qu’elle avait été mariée, entre autres, l’absence d’un père lui a toujours cruellement manqué. Et cet happy ending est l’un des plus bienvenues.

Marlène est, depuis le départ, folle amoureuse du commissaire. Et si elle a tenté de trouver l’amour auprès d’autres hommes (dont un qui s’est avéré être l’assassin), son cœur ne bat et ne battra toujours que pour Laurence. Sauf que celui-ci accepte un poste à Washington, pour le FBI, et ne sait comment dire à sa secrétaire dévouée qu’il va partir, et ainsi la quitter.

La relation Laurence-Marlène est l’une des plus belle que nous offre la série. Si le commissaire ne semble pas être amoureux d’elle, c’est parce qu’il est très attaché à elle et qu’il l’aime profondément, même si différemment. La relation amour / haine entre Avril et Laurence est également de nouveau explorée, et l’on comprend ô combien ces deux là ont fait du chemin.

L’épisode revient aussi sur la relation naissante entre Tricard et Carmouille, l’une des plus drôles et finalement des plus authentiques que la série est offerte. Bref, c’est une très belle conclusion, plutôt émouvante et drôle que la série nous offre avant de nous plonger dans une troisième saison dotée d’un nouveau casting et d’une nouvelle époque (les années 70).

Lorsque l’on a quitté Lampion et Larosière en fin de saison 1, je n’étais pas du tout convaincu par la deuxième saison, et finalement, grâce aux personnages, je l’ai préféré à la première. Marlène y est sans doute pour beaucoup. Elle qui ne devait être qu’un second rôle s’est imposé au bout de quatre épisodes comme l’un des atouts forts de la série, dès lors, son personnage s’est épaissit et s’est retrouvé au cœur de nombreuses intrigues.

Autre atout majeur lors de ce final : le retour d’Antoine Duléry… Dans le rôle du neveu du commissaire Larosière, le personnage qu’il incarnait dans la première série (et qui se déroule donc trente ans plus tôt !)

Au revoir à notre trio favori !

Si l’épisode final est si particulier, c’est car il emprunte beaucoup à un genre qu’il n’avait jamais exploré : la comédie musicale. La La Land est sans doute passé par là lorsque l’on voit certains numéros. Et s’il ne fait aucun doute qu’aucun des acteurs ne deviendra chanteur, ces compositions originales sont les bienvenues. Tout le monde mouille la chemise et ose se plonger dans différents registres (qui restent assez en accord avec les années 60, histoire de ne pas dénaturer le tout).

Gros coup de cœur pour la chanson finale de l’épisode, chantée par le casting dans son intégralité, et qui voit les trois personnages vedettes revenir sur leur parcours de vie… Afin de dire que la vie continue, et que même si on dit adieu à nos personnages préférés, ce n’est pas si grave. Cette année, j’ai l’impression de dire au revoir à beaucoup de séries, et c’est à chaque fois une émotion différente qui vient me parcourir.

Les Petits Meurtres d’Agatha Christie est donc l’une des rares séries françaises que je suivais assidument, malgré un rythme de diffusion très français et donc particulier (27 épisodes en sept ans, c’est pour dire). M’amuser à reconnaître les différents endroits de ma région lors des épisodes va sans doute me manquer, mais pas autant que Swan, Alice et Marlène !

L’épisode final est diffusé ce vendredi 16 octobre sur France 2.

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