Retour dans les années 90 avec la Trilogie des Tortues Ninja !

Alors que je me lance doucement dans les Comics des Tortues Ninja, ma fibre nostalgique m’a poussé à me replonger dans les années 90 pour redécouvrir la célèbre trilogie que beaucoup d’entre nous avons découvert sur des VHS ou à la télévision. Sortis entre 1990 et 1993, les trois opus sont assez différents et proposent trois histoires devenus cultes aujourd’hui et permettent d’offrir une nouvelle lecture, un nouvel univers, aux plus célèbres des tortues.

LES TORTUES NINJA

Le premier film ne brille pas par son scénario extraordinaire. Non, l’histoire est assez simple, parfois même bancale, et l’on peut se demander par moment si ce film n’est pas là juste pour surfer sur la vague de la série des années 80 (alors encore en diffusion à l’époque) et aussi vendre pleins de goodies et de figurines. La réussite de ce premier opus réside dans ses personnages. Chacun d’eux trouve sa place et est plutôt bien présenté.

Les Tortues, qui sont tout de même les personnages principaux, sont géniales. A l’époque, ce sont des acteurs dans des costumes qui les interprètent et le résultat était vraiment crédible. 30 ans plus. tard, on y croit toujours et ça offre aussi un certain charme à ce long métrage. Par contre, les personnalités ne sont pas encore bien creusées. Aujourd’hui, chacune des tortues est connue pour son caractère, sa personnalité, ses talents. On sait que Leonoardo est le chef, Donnatello le plus intelligent, Raphael le rebelle et Michaelangelo le comique de service.

Ici Donnatello est sans doute celui qui souffre le plus d’un manque de personnalité poussée, alors que l’humour de Mickey ressort assez bien, que Leo assoit sa place de chef à la disparition de Splinter et que Raphael montre bien son côté rebelle et qu’il peut avoir des distances avec ses frères. C’est sans doute ce dernier qui aura marqué le plus les esprits à l’époque d’ailleurs.

Splinter nous est présenté également avec une Origine Story différente de la série animée et des Comics, mais il dispose toujours d’un lien et d’une rivalité avec le grand méchant de la saga : Shredder. Si le costume et le personnage sont plutôt classe, on peine à comprendre pourquoi ce grand méchant cherche à engager de jeunes voyous et son clan des foots pour voler des chaines hifis et des téléviseurs ? Je vous avoue que la, je n’ai pas tout bien compris les enjeux. Mais ça m’a tout de même replongé en plein coeur des années 90 ou les walkmans et les skateboards étaient les rois.

Ce sont finalement les personnages humains qui sont le mieux exploités et qui ont le droit à un véritable traitement – peut être parce qu’il était plus facile de gérer des humains à des mutants à l’époque ? A commencer par April O’Neil, la journaliste courageuse qui enquête sur tous les crimes et qui va être sauvée par les Tortues alors qu’elle est agressée par les Foot. On retrouve ici une April similaire à celle de la première série animée, la tenue jaune en moins (quoi qu’une scène du début du film la fait porter un kawé jaune totalement horrible, à croire que le jaune est idéal pour le dessin animé, mais pas pour les prises de vues réelles).

Le personnage est drôle et respire pleinement le début des années 90 avec une permanente que personne n’oserait reproduire à notre époque. Et – même si c’est facile – on voit de très loin naître l’idylle qu’elle va entretenir avec Casey Jones, le joueur de hockey et justicier des rues. C’est sans doute le personnage qui m’a le plus surpris. En visionnant le film, je ne m’attendais pas du tout à voir un Casey Jones aussi vulgaire, grossier et… homophobe. En enquêtant un peu, j’ai découvert que c’était propre à l’adaptation française, mais il lâche un “Salut pédé, j’ai du boulot” avec une aisance déconcertante. Aujourd’hui, une telle réplique serait inenvisageable. Preuve peut être que les années 90 étaient bien différentes. Autre preuve de son homophobie ordinaire est bien présente, sa paranoïa lorsqu’il pense qu’on suggère (alors que pas du tout) qu’il puisse avoir des vues sur un homme… La encore, ce n’est pas dans la version récente que l’on verrait une telle attitude.

Après, je vous avoue, j’ai beau être gay, je ne vais pas m’en offusquer plus que ça. Je sais très bien que c’est un film – et donc une adaptation française – qui reflète une époque qui n’existe plus. Mais je reste tout de même particulièrement attaché à ce film. Car s’il n’est pas parfait, je lui pardonne ses défauts. Pourquoi me direz vous ? Parce qu’il est le reflet de toute une époque, celle de mon enfance, celle ou tout était différent, ou l’on pouvait regarder un film une dizaine de fois et toujours s’émerveiller autant. Une époque ou internet n’existait pas et ou découvrir de telle manière nos héros avait quelque chose de fascinant.

LES TORTUES NINJA II

Le second volet est sorti un an après le premier, soit en 1991. On surfe sur la vague du succès en proposant une nouvelle aventure, beaucoup plus fun, beaucoup plus dans l’humour, la déconnade et avec un ton très proche du dessin animé de l’époque. Mais pour cela, plusieurs changements sont opérés. Casey Jones est totalement absent de l’intrigue, son personnage alors jugé trop violent dans le premier film, et l’actrice Judith Hoeig quitte le navire dans le rôle d’April O’Neil. C’est la jeune Paige Turco qui reprend l’emblématique rôle de journaliste, et si le nom vous dit quelque chose, c’est normal : elle était Abby Griffin dans la quasi totalité de la série The 100 ces dernières années.

Les Tortues Ninja sont toujours présentes. Suite aux évènements du premier film, ils vivent désormais chez April,  à l’abri du clan des Foot, très en colère depuis la supposée mort de Shredder. Mais bon, cette cohabitation difficile ne peut pas durer et ils se trouvent rapidement une nouvelle planque dans les égouts. Les décors sont vraiment superbe au passage.

Ce qui est drôle, c’est que je me souvenais d’avantage de ce film que du premier. Je pensais même durant un temps, je ne sais pas pourquoi, qu’il devait être le premier de la trilogie. Sans doute parce qu’il est l’un des films que j’ai le plus regardé ? L’intrigue principale est intéressante sur le fond, mais sur la forme n’aboutit jamais vraiment. On explore l’origine de la mutation des quatre tortues, ça c’est cool, et on ressuscite Shredder, ça c’est moins cool. Pourquoi ? Parce que ça fait vraiment cartoonesque, comment survivre lorsque l’on est broyé par un compacteur d’ordures ? Et bien visiblement, il suffit de s’appeler Shredder.

On ajoute également de nouveaux mutants. Malheureusement, ça ne sera pas Beepop et Rocksteady, du fameux dessin animé que l’on connait tant, mais de nouveaux mutants que j’ai trouvé ridicule et que j’ai pour ma part détesté. Toute la scène finale dans la boîte de nuit semble sortir de nul part et la violence dans les combats est en grande partie effacée. C’est simple, les tortues n’utilisent jamais leurs propres armes… La violence du premier film devant être effacé, et c’est bien dommage.

Je note au passage que Paige Turco s’en sort bien mieux dans le rôle d’April. Le personnage n’est cependant pas toujours bien exploité, servant à apporter de l’information ou des facilités scénaristiques, et l’on découvre également Keno, un jeune livreur de pizza venu ici pallier à l’absence de Casey. A l’époque, on supposait que les enfants s’identifieraient mieux à ce nouveau personnage qui entre dans l’univers des Tortues Ninja.

En parlant des Tortues, leurs personnalités ne sont toujours pas extrêmement développées pour les différencier. On peut tout de même séparer l’équipe en deux avec, d’un côté, Léo et Raphael en leader, et Mickey et Donnie qui sont là pour apporter de l’humour et du gag. En bref, ce deuxième opus est un bon complément au premier film, moins sombre et plus axé sur l’humour mais qui reste un divertissement très appréciable pour son époque.

LES TORTUES NINJA III

Et enfin, le dernier opus de la trilogie est lui sorti en 1993 et propose une intrigue radicalement différente de ce que l’on a pu voir dans les deux premiers films. Le choix est fait ici de transposer tous nos personnages principaux, à savoir April et les Tortues, à travers le temps pour les envoyer dans le Japon médiéval. Si le tout peut surprendre, j’en gardais de mon côté un excellent souvenir et plaçait souvent ce film parmi mes préférés à l’époque.

En tant qu’adulte, est-ce justifié ? Je ne pense pas, c’est sans doute le film qui plaira le moins aux fans et qui a le plus souffert d’une mauvaise production (les costumes des Tortues changent par exemple) et d’une mauvaise critique à l’époque. Pourtant le film propose de très bonnes idées. Déjà, le voyage dans le temps est une thématique que j’adore. C’est toujours drôle de voir April effrayer les japonais de l’époque avec un walkman. 

Et a l’inverse, des authentiques japonais médiévaux sont envoyés dans notre New York des années 90 en remplacement, et la aussi, quelques scènes sont très drôles. C’est d’ailleurs l’occasion de faire revenir Casey Jones, qui va ici jouer les baby-sitters et faire découvrir le charme du monde moderne à ces japonais. Splinter est par contre sous utilisé et ne sert strictement à rien, ce qui est bien dommage.

Du côté de l’intrigue principale, on nous présente donc toute une gamme de nouveaux personnages et c’est sans doute là que le bat blesse. L’univers des Tortues est tellement riche, qu’ils avaient l’embarras du choix sur les personnages à intégrer dans ce dernier volet, mais non, on nous présente de nouveaux protagonistes. Et on ne peut pas dire qu’ils soient mémorables. J’ai cependant aimé que l’interprète de Casey joue l’un de ses ancêtres qui va s’allier à April et aux autres dans l’histoire. Son personnage n’invente rien de nouveau, mais ça m’a permis de me rendre compte que l’histoire d’amour entre April et Casey (qui se concluait par un joli baiser à la fin du premier film) est totalement occulté dans les deux suites… Pourquoi ? C’est un grand mystère.

On nous propose toujours des combats placés sous le signe de l’humour, le film étant clairement destiné aux enfants. C’est sympathique, mais pas non plus mémorable. Je regrette également que les décors et les costumes ne soient pas plus travaillés. Pour un film d’époque, c’est vraiment dommage. Petit plus, on explore l’intelligence de Donnie, mais Mickey est à nouveau sous utilisé disparaissant pendant un moment de l’intrigue, et la encore, ce traitement inégal entre les Tortues est bien dommage.

En bref, c’est un plaisir de retrouver les Tortues Ninja 30 ans après leur sortie au cinéma. Les films ont vieillis, c’est sur. Mais je ne peux que garder un regard bienveillant et nostalgique sur ces trois opus. Je pense qu’il est temps pour moi de me remater les films sortis ces dernières années, je pense que la comparaison va être rude…

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