Apex Legends : Une version Switch qui toussote

Difficile de se dire que Apex Legends a fêté ses deux ans il y a un mois déjà… Après un départ en fanfare, le jeu s’est fait plutôt discret (ou je m’en suis trop détourné ?) tout en gardant une fanbase solide. De mon côté, passé le premier mois, j’avoue avoir lâché le jeu, comme la plupart des Battle Royale. Bien que je prenne plaisir à jouer à ces derniers, j’ai tendance à m’en lasser assez vite et à y revenir tous les 6-8 mois pour voir ce qui change. Cela tombe bien, la sortie sur Nintendo Switch coïncide presque avec l’arrivée de la nouvelle saison, et ce fût pour moi l’occasion de relancer un peu le titre, pour voir comment le jeu avait évolué, d’une part, et pour voir si l’hybride de Nintendo s’en sortirait convenablement… et comme vous avez le voir, le résultat est plutôt contrasté.

Débarquement dans l’arène.

Pour les 3 du fond qui n’ont pas suivi le phénomène Battle Royale (BR) de ces dernières années, le principe est relativement simple, puisqu’il reprend les règles du roman/manga/film du même nom. On envoie plusieurs dizaines de joueurs sur une carte, et ces derniers doivent s’entretuer, avec pour objectif d’être le dernier survivant. PlayerUnknown’s Battlegrounds, Fortnite et Call of Duty : Warzone sont les BR les plus populaires du moment, et Apex Legends n’est pas en reste, loin de là ! Chaque titre possède des spécificités pour se démarquer des autres. Pour Fortnite, par exemple, c’est la construction. Le BR d’Electronic Arts lui axe son jeu sur l’esprit l’équipe et la mise en avant des différents héros, disposant chacun d’une histoire spécifique et de capacités uniques, un peu comme a su le faire Overwatch, dans le registre “hero-shooter”.

Pour les solitaires endurcis, il convient donc de dire que ce n’est pas le jeu idéal pour vous. Le jeu propose deux modes, en trio, par défaut, et en duo, après un rapide passage dans le menu dédié. Le studio semble être assez réfractaire au mode solo, et en dehors de mode temporaire, il ne semble pas prévu d’inclure cela dans le jeu complet. Même si l’idée ne semble pas mauvaise dans le fond, la forme est tout autre, vu qu’on se retrouve assez régulièrement avec des joueurs pour qui la notion “d’équipe” est totalement étrangère, ce qui rend les affrontements plus complexe quand les autres équipes jouent le jeu en restant groupé…

Mais… oui… c’est une lootbox ! (cosmétique uniquement, heureusement)

Apex Legends nous fait évoluer sur plusieurs cartes, qui tournent assez régulièrement et offrent toutes deux une belle expérience globale. Il faudra multiplier les parties pour connaître ces dernières par cœur, et savoir où dénicher les meilleurs équipements. A vous de voir si vous préférez la prudence en allant dans les zones “bas niveau”, moins fourni mais plus calme, ou si vous préférez aller dans les zones haut niveaux pour récupérer de belles armes et des accessoires plus qualitatif. Attention toutefois, ces zones sont souvent plus peuplés et le risque de rixes est par conséquent plus élevé.  Pour ma part, j’ai une préférence pour la carte la plus ancienne – Canyon des Rois – qui reste la plus variée et riche en environnements.

Sur l’aspect FPS pur, pas grand-chose à redire, chaque arme a un feeling qui lui est propre, et chacun saura trouver chaussures à son pied, de même pour les héros. De mon côté, je joue essentiellement deux personnages : Pathfinder et Wraith. Ces deux personnages sont livrés de base avec le titre, ce qui aide pas mal. Le premier dispose d’un grappin pour s’accrocher à des surfaces proches, et une capacité ultime qui déploie un câble pour traverser de grande distance. La seconde devient invisible avec sa capacité de base et son ultime sert à créer des portails permettant de rejoindre deux points très rapidement. Chaque héros dispose d’un archétype, certains défensifs, d’autres offensifs ou encore utilitaires. Encore une fois, le jeu tente de contenter tout le monde. Dommage toutefois qu’il faille grinder autant pour débloquer de nouveaux héros.

De nombreuses concessions graphiques ont été nécessaire pour amener le jeu sur Switch

Le Battle Royale d’EA suit la mouvance Battle Pass en proposant à chaque saison un passe de combat proposant diverses améliorations cosmétiques (skin d’arme, skin de héros, etc…). Rien d’obligatoire, le système économique est plutôt propre de ce côté là. En revanche, côté Légendes, on ne peut pas en dire autant. Apex nous laisse profiter de 6 personnages par défaut, et il faudra débloquer les autres avec l’une des monnaies du jeu. La première monnaie – appelé Jeton légendaire – s’obtient progressivement en jouant, et on ne peut pas vraiment dire que l’éditeur est généreux de ce côté là, puisqu’il faut 12 000 jetons PAR légende, ou mettre la main au porte-monnaie pour se procurer des Pièces Apex. Comptez 750 Pièces Apex pour débloquer un personnage (7,5€ en gros). En me la jouant l’avocat du diable, je serai tenté de dire que les joueurs n’ont pas besoin d’avoir toutes les Légendes, mais difficile de savoir quel héros nous convient puisqu’on a aucun moyen de l’essayer sans débourser l’une des monnaies. L’option la plus rapide et “économique” est de se procurer l’édition Champion du jeu, moyennant 39,99€ pour débloquer 9 personnages en sus des 6 déjà proposé par défaut. Le dernier devra être acheté indépendamment, puisque sorti en même temps que la Saison 8, actuellement en cours.

Le jeu récompense assez régulièrement le joueur après avoir complété certains défis.

Pour les besoins de l’article, j’ai failli craquer pour l’édition à 40 balles, mais je me suis finalement contenté du passe du combat, pour la simple et bonne raison que je ne pense pas m’éterniser sur cette version d’Apex Legends. Cette version Switch m’a en effet donné envie d’une chose : réinstaller la version PC. Comme souvent avec la transportable de Nintendo, les studios doivent faire des concessions. Je ne m’attendais pas à retrouver l’expérience de base du titre, mais je ne pensais pas que le jeu souffrirait autant de ce format. En mode portable, on est face à un portage correct, le jeu garde à peu près le cap des 30 images par seconde et est à peu près lisible à courte distance. Les choses se gâtent dès qu’on doit regarder un peu loin, et les soucis de lisibilité se font sentir. Mais dans ce format, ce qui fait surtout défaut au titre, c’est ses contrôles. Les Joy-Con prouvent, une fois de plus, qu’ils ne sont pas pensés pour une expérience FPS, et ce n’est pas la visée gyroscopique qui parviendra à sauver le titre. Je ne peux que vous conseiller d’utiliser une manette Pro pour jouer au titre… mais en portable, ce n’est pas si évident que ça.

On passera donc en mode docké, et les choses se gâtent ici. Le jeu affiche un petit 720P pas franchement fluide. Les chutes de framerate sont nombreuses, surtout en début de partie, et on naviguera ensuite à vue entre 20 et 30 images/secondes. La console est ici poussée dans ses derniers retranchements, et on fait face à une bouillie de pixels sur son téléviseur qui empêche de bien distinguer les ennemis du décor. Dans les deux modes, on souffre donc d’un soucis de lisibilité assez prégnant.

Vous êtes toutes et tous des champions, sauf EA, qui n’a pas inclus la progression cross-plateforme.

Je conclurai ce test avec un dernier coup de gueule. Pourquoi diable ne pas avoir donné la possibilité de transférer sa progression d’une plateforme à une autre ? D’autres jeux ont prouvé que c’était faisable sans trop de problèmes. Est-ce parce qu’il s’agit d’EA ? Il n’y a qu’un pas, que je franchis ici aisément.

5
Mouif

Apex Legends

Sans être un raté total, le portage d'Apex Legends sur la console de Nintendo montre les limites du support. Si vous n'avez qu'une Nintendo Switch, l'expérience peut valoir le détour et propose un BR fondamentalement différent de Fortnite. Pour les joueurs disposant d'une seconde plateforme de jeu, passez votre chemin, l'expérience n'en sera que meilleur.

  • Johan 5
commentaires
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