MIXTE sur Amazon Prime : C’était comment ce retour dans le passé ?

1963. Le lycée Voltaire, jusqu’alors réservé aux garçons, accueille pour la première fois des filles. Elles sont peu nombreuses, mais avec leur arrivée, c’est toute la vie du lycée qui est bouleversée, pour les élèves comme pour les professeurs.

Ce synopsis a su m’intriguer dès que je l’ai vu passer sur internet, mais c’est surtout la bande annonce que Prime Video n’arrêtait pas de diffuser le mois précédent sa diffusion qui m’a tapé dans l’oeil. Cependant, lorsque la série est sortie en deux parties courant juin (quatre épisodes le 14 juin, et quatre autres le 21 juin), je ne me suis pas de suite précipité dessus. La faute à un manque de temps et, soyons honnête, un léger oubli tant les propositions que l’on peut avoir via toutes les plateformes ne nous laissent pas respirer par moment.

Le Casting principal de la série

 

J’ai rattrapé mon erreur et me suis regardé les huit épisodes en seulement deux jours. En général, si je fais ça, c’est que ça me plait beaucoup, vraiment beaucoup. Oui c’est une série française, mais rassurez vous, on est pas dans le Joséphine Ange Gardien ou dans le Plus Belle la Vie. On sent ici un budget colossal afin de retranscrire au mieux les années 60, via des décors fidèles et des costumes qui nous emmènent dans une réelle immersion.

On peut également compter sur un casting de qualité. Je ne connaissais aucun des acteurs que l’on voit à l’écran, mais j’ai pris plaisir à les découvrir et à suivre donc les aventures des jeunes lycéens et lycéennes, mais aussi des professeurs qui peuplent ce premier lycée de France, le lycée Voltaire.

La série se resserre notamment sur un noyau de personnages. Si onze filles entrent dans ce lycée de garçon, nous allons surtout en suivre trois : Michèle, Annick et Simone. La première étant placée en jeune héroïne. Son frère Jean Pierre (on reviendra sur lui), est aussi au lycée et ses parents tiennent la boucherie du village. Michèle n’est pas une excellente élève, mais elle croque la vie à pleine dents et elle va évidemment devenir l’héroïne typique : tomber amoureuse, un amour qui ne sera pas de tout repos transformant alors son intrigue en quelque chose d’assez classique au final.

Michèle et Alain Laubrac, un amour de mobilette

 

On ne peut cependant pas nier que l’alchimie entre elle et Alain Laubrac, le jeune garçon orphelin obligeait de travailler dans une ferme pour s’offrir un toit, est bien présente. Le couple se forme sous nos yeux, de manière mignonne, et Alain casse les stéréotypes. Contrairement à ce que tout le monde peut penser de lui, non ce n’est pas un voyou, bien au contraire, et il se montre aussi assez intelligent, notamment en mathématique.

Michèle va devenir très amie dès le départ avec Simone, une jeune fille un peu rêveuse, qui vit chez sa tante. En effet, elle est algérienne et ses parents sont restés en Algérie et l’ont envoyé en France pour qu’elle fasse des études mais espèrent bien qu’elle reviendra ensuite. Simone est drôle et fun, et va se révéler touchante tout du long. Elle s’amourache de Jean Pierre, le beau gosse, fierté de sa famille et frère de sa meilleure amie Michèle. Une liaison qu’ils vont essayer de garder secret le plus possible pour ne pas blesser Michèle.

On doute pendant un moment des intentions de Jean Pierre, mais finalement, lui aussi nous offre un autre visage. L’épisode ou Simone découvre qu’elle est enceinte en faisant une fausse couche est assez bouleversant, pour la jeune fille principalement, mais la réaction de Jean Pierre montrera qu’il l’aime sincèrement, ce qu’on constatera à nouveau dans le final de la saison. Cependant, Simone a évolue entre le premier épisode et le dernier, ce qui la poussera à rejeter Jean Pierre, à juste titre.

Jean Pierre, le BG de la série

 

J’ai pu voir en suivant les réseaux sociaux que Jean Pierre avait fait tourner les têtes des spectateurs, ce que je comprends assez aisément. Il est placé ici en jeune premier beau gosse, attitude presque rebelle mais qui n’hésite pas à agir pour défendre ses proches, et notamment sa soeur qui se fera humiliée lors du premier épisode.

La dernière des demoiselles, Annick, casse elle aussi toutes les idées reçues. Dès le départ, elle est jugée sur son physique. Elle est blonde, elle est magnifique, elle est sexy et elle attire tous les regards des hommes. Et ça, elle le regrette bien. Car Annick, elle est surtout extrêmement intelligente va bientôt devenir la meilleure élève du lycée. Elle, son désir, c’est de réussir ses études et de pouvoir s’offrir une nouvelle vie. Sa mère s’étant amourachée d’un photographe pervers, dont elle essayera de se débarrasser, en vain, en se mettant elle même en danger.

Annick est très intéressante car elle n’accorde sa confiance à quasiment personne, restera assez solitaire, quitte à être considérée comme une fille prétentieuse, mais elle parviendra à s’ouvrir auprès d’Henri Pichon, un jeune lycéen introverti, mal dans sa peau, souvent moqué par ses camarades. Pichon est aussi le fils d’une famille très aisé. Au début, Pichon ne comprend pas pourquoi Annick s’intéresse à lui, mais l’amitié qui se développe entre eux est mignonne. Malheureusement, si du coté d’Annick tout est platonique et semble assez clair, ce n’est pas le cas pour Pichon qui va développer des sentiments amoureux envers elle.

Annick et Pichon, le duo le plus mignon

 

Le dernier épisode de la saison va alors les amener tous les deux vers une confrontation délicate, et il est difficile d’en vouloir à l’un et à l’autre. Ils ont mal communiqué et j’espère vraiment que la seconde saison viendra réparer ça. Oui, car saison 2 il y aura sans nul doute tant la série est qualitative et appréciée. Et surtout, on nous laisse avec quelques “cliffhangers”, notamment en ce qui concerne Michele et Alain.

Mais la série brille aussi pour ses personnages adultes, et notamment le trio Paul, Camille et Jeanne. Un trio atypique qui se montrera attachant et dont l’épisode 5 leur est entièrement consacré. Un épisode bouleversant qui viendra mettre en exergue la difficulté que certains pouvaient à voir à vivre dans les années 60.

Camille, c’est la nouvelle prof d’anglais. Jeune et non titulaire, elle est vite exclue par ses pairs masculins et va devoir s’imposer pour faire sa place. Loin de se démoraliser, elle essayera, encore et encore et pourra compter sur le soutien du surveillant général : Paul Bellanger. Sans nul doute le plus mignon et le plus touchant des surveillants. Rapidement, on sent une alchimie naître entre les deux membres du corps enseignant. Mais problème : Paul est marié à Jeanne, l’infirmière du lycée.

Mais dès le premier épisode, on découvre alors que Paul et Jeanne sont dans un “faux mariage”. Amis de longue date, Paul sert de couverture à Jeanne qui est en réalité lesbienne. Et le surveillant, très mal à l’aise avec la gente féminine, est encore vierge de son côté. Il faudra évidemment attendre que Camille apprenne de Jeanne la réalité de la situation pour se laisser rêver à la concrétisation du couple Paul/Camille mais tout ne sera pas aussi simple.

Paul et Jeanne, un couple atypique pour l’époque

 

Jeanne est de loin le personnage qui subit le plus de difficultés. Reprenons cet épisode 5, ou elle va au théâtre et passe le reste de la soirée avec la troupe et d’autres personnes issues de la communauté LGBT. Une descente au théâtre montrera à quel point l’homophobie de l’époque pouvait être présente et à quel point il est dangereux pour Jeanne que d’autres apprennent son secret. Et lorsqu’une rumeur fait le tour du lycée, pointant du doigt le fait que Jeanne ai pu embrasser une autre femme, les autorités ne seront pas tendre avec elle.

Heureusement, Paul se montre comme un véritable ami : il la soutient, il l’aime à sa manière et il est hors de question pour lui de la laisser tomber, même si pour ça, il doit mettre ses sentiments pour Camille de côté. Je le disais plus haut, ce trio d’adultes atypique va donc se révéler particulièrement attachant et plaisant à suivre.

Outre les personnages, la série peut compter sur une bande son de qualité qui nous fait clairement remonter le temps. On évoque Johnny Hallyday, idole des jeunes mais que les adultes exècrent, et ça m’a bien fait rire, ou bien encore les Beattles alors en vogue en Angleterre. L’image est aussi particulièrement soignée mais il y a un défaut à cette série, et il se situe justement dans l’image : toutes ls scènes de nuit ou qui se passent dans la pénombre sont très mal photographiés.

Bienvenue au lycée Voltaire

 

C’est simple, dès qu’il fait nuit et qu’on suit deux personnages dans la rue par exemple : on ne voit rien. Je ne suis pas le seul à avoir relever ce défaut et il y a des moments ou l’écran était clairement noir. Alors oui, a l’époque, la lumière était moins fréquente qu’à notre époque mais je suis certain qu’il y avait des moyens de remédier à cela sans que ça soit frustrant (notamment lors d’une scène ou des personnages vont partager une sensualité ou un premier baiser par exemple).

La série va également développer toutes les problématiques liées à la mixité de ce lycée, le premier de France. Des problématiques bête mais intéressantes seront soulevées. Ou les filles vont elles aller aux toilettes ? Que faire d’elles pendant les cours de sport ? Et le corps enseignant se montrera aussi divisé quant à l’idée d’apposer de la mixité. Certains profs se comportant alors de manière horrible, je pense à la prof principale qui n’hésiteras pas à humilier une jeune fille dans les couloirs parce qu’elle s’est maquillée.

En somme, j’ai totalement fondu devant cette série, prenant un plaisir non dissimulé à remonter le temps et je n’ai qu’une hâte : découvrir la seconde saison. J’imagine qu’elle ne sera pas diffusée avant l’année prochaine.

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