Journal de bord d’un Gamer – 02

Vengeance à Seattle

Il est peu probable que la sortie de The Last of Us – Part 2 vous ait échappé, tant le titre était attendu tel le messie, après un premier opus qui frôlait la perfection à bien des niveaux, excepté sur son gameplay assez convenu.

Dire que j’attendais la suite de l’oeuvre de Naughty Dog relève donc de l’euphémisme. Je rêvais de retrouver Ellie et Joël sur ma console, tout en craignant que cette suite ne vienne dénaturer l’aventure originelle, qui semblait se suffire à elle-même. Le studio en a décidé autrement, et au vu de la qualité des derniers titres, je ne pouvais que frétiller d’impatience.

A l’heure où j’écris, je n’ai toujours pas terminé TLoU2, je prends mon temps, j’explore, et je souhaite découvrir toute la profondeur du titre, sans pour autant me frustrer face à la difficulté exacerbée du mode survivant. J’en suis à un peu moins de 14 heures de jeu, et je ressors pour le moment avec un avis assez contrasté. Non pas que le titre me déçoit, je le parcours avec l’envie d’en savoir plus sur la destinée d’Ellie, mais je suis bien loin de partager les avis dithyrambiques de la presse et de certains joueurs.

Je ne souhaite pas rentrer dans les détails de l’intrigue. Cela ne fait qu’une semaine, et je ne suis pas certains que vous soyez nombreux à avoir terminé le jeu, ça attendra donc quelques semaines, voir mois, et je préviendrais bien entendu en début d’article s’il y a du spoil.

Le point sur lequel je rejoins sans sourciller la presse, c’est sur la technique du titre. A plusieurs reprises déjà, The Last of Us 2 est parvenu à me décrocher la mâchoire. Sur un téléviseur Ultra HD gérant le HDR, le rendu est tout bonnement impressionnant, et étonnamment fluide. Ma PS4 Pro n’a pour le moment pas flancher une seule fois, ce qui est un exploit au vu de ce que le jeu nous affiche en continu. Alors oui, elle souffle, parfois assez fort, et en particulier dans la zone ouverte que l’on est amené à explorer en début d’aventure, mais la fluidité est toujours au rendez-vous, et ne serait-ce que pour ça, chapeau. Les décors sont également sublimes. J’ai conscience que ce côté post-apo où la nature “luxuriante” reprend ses droits ne plaît pas à tout le monde, et qu’on puisse ressentir une pointe de lassitude après 10 heures à explorer un Seattle détruit et recouvert par une nature sauvage, mais de mon côté, j’écarquille souvent les yeux et je passe un temps fou sur le mode photo, tant ce que je vois me fascine. Les quelques passages un peu en à côté permette en outre de varier un peu les décors, et ne sont pas en restes.

En ce qui concerne les système de jeu, ils ont certes évolués et se sont fluidifiés, mais je trouve toujours cela un peu redondant. Les mouvements d’Ellie sont bien plus fins et agiles que le bourru Joël que l’on a connu dans le premier volet, mais demeure d’une violence assez sauvage, que l’on observe avec un mélange curieux de fascination et de dégoût. Elle a grandie, elle a gagné en force et surtout en agilité, et cela se ressent dans chacun de ses mouvements, et nous fait prendre conscience que la “frêle” (mais déjà bien plus forte et courageuse que moi) Ellie de Left Behind est loin derrière nous.

Bien que plus “malins” que dans le premier opus, je trouve dommage que les infectés soient relégués au second plan. Il se dégage toujours un coté malsain et une peur primaire dans les zones qui grouillent de coureurs, claqueurs ou autres puants, mais je me sens bien plus en danger face aux humains que ces monstres.

Sur le plan narratif, c’est là où je suis pour le moment sur ma faim. L’histoire m’apparaît pour le moment assez décousue, avec un développement des personnages parfois brouillon, et c’est selon moi le cas d’Ellie. On sait que l’histoire aborde la haine et la vengeance, sauf que cette vengeance semble totalement disproportionnée. Que Joël éradique la moitié d’un Etat pour protéger Ellie, c’est … curieux, mais c’est quelque chose que j’arrive à comprendre. Qu’Ellie devienne une machine à tuer froide et sans remord aucun pour “simplement” se venger, ça me paraît moins évident à justifier.

Je comprends la notion de vengeance, et le besoin primaire de certains d’arriver à satisfaire cette soif, mais la manière dont s’est traité ne me semble pas être la bonne. J’ose espérer que la suite de l’aventure me donne tort, et que le développement du/des personnage(s) soit plus satisfaisant. Mais en l’état, je n’arrive pas à cautionner les actions de ce personnage que j’ai tant aimé par le passé.

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