Le final de How to Get Away With Murder est-il parfait ?

Un final émouvant

How to Get Away With Murder ? C’est la question que nous a posée Annalise Keating il y a six ans, lorsque cette série d’ABC a débuté. Personne ne savait alors ou nous emmènerait cette folle histoire, ni qu’elle durerait aussi longtemps. La saison 6 vient de se terminer, le final d’être diffusé, et après l’avoir visionné, plusieurs émotions se mélangent. De la tristesse, de la reconnaissance, de la nostalgie, mais aussi beaucoup d’amour pour cette série et ses personnages.

Attention, si vous poursuivez, les spoilers sont au rendez-vous, je vous conseille donc d’avoir regardé la dernière saison, et notamment le dernier épisode de la série !

Je ne savais pas à quoi m’attendre pour la fin de cette série. Un Happy Ending ? Je n’y croyais pas pour tout le monde. Pour Annalise ? Je ne savais pas. La saison 6 nous teasant sa mort et son enterrement, je sentais un gros rebondissement venir, et ça n’a pas manqué. Car oui, si Annalise finira bien par mourir, ce n’est pas aussi tôt qu’on ne le pense. Ça sera à la fin de sa longue et belle vie, qu’elle disparaîtra. Cette avocate brillante et torturée aura finalement eu le repos mérité.

L’actrice Viola Davis est formidable. Tout au long des saisons, elle nous a offert une Annalise forte et vulnérable, pleine de ressources, de contradictions et son interprétation était toujours des plus brillantes. Si j’espérais voir son Happy Ending aux côtés de Eve pendant une partie de la série, Tegan a changé les choses.

Dès son arrivée dans la série au cours de la 4ème saison, j’ai adoré Tegan. Elle s’est finalement imposée comme l’un des personnages principaux majeurs de la série, une alliée de poids pour Annalise et surtout, au final, une femme qui finira par l’aimer et finir sa vie à ses côtés. La fin de la série ou l’on voit les deux femmes – main dans la main – parcourir les années et vivre un bonheur inespéré est… tendre. Difficile de ne pas être ému, de ne pas pleurer.

Je remercie la série de nous avoir offert un personnage aussi haut en couleur que Tegan, dont les coiffures doivent lui prendre des heures de préparation et dont l’humour n’est plus à refaire. Elle m’a fait rire, elle m’a fait prendre mon pied, on peut le dire. Et je regrette presque de ne pas avoir vu assez d’elle au final.

Puis il y a Bonnie et Franck. Les deux alliés d’Annalise, ses bras droit et bras gauche. S’il m’a fallu du temps pour les appréhender et les apprécier, ils se sont vite imposés dans mon cœur comme des personnages brisés qu’il fallait absolument protéger. Bonnie a vécu l’enfer, littéralement. Une enfance volée par un père abusif, une histoire d’amour avec Asher qui se termine trop vite, une relation ambiguë mais tellement belle avec Franck, une association que j’ai détesté avec Nate et la perte d’un amour qu’elle pensait être une traite et qu’elle a finalement aidé à tuer. Oui, j’ai tellement eu de peine pour Bonnie dans la saison 5. Elle trouvait le bonheur avec Ron Miller, et ce bonheur lui était arraché. J’ai trouvé les scénaristes tellement cruels avec elle.

Comment allait-elle pouvoir se remettre de cela ? Bonnie a passé des années à survivre. Sa relation avec Annalise, emplie d’amour, de jalousie, de possessivité voir de haine l’a fait grandir, mais c’est surtout son binôme avec Franck qui lui aura permis de se sentir aimée telle qu’elle devait l’être. Franck qu’elle tente de protéger, jusqu’à la fin, jusqu’à mourir à ses côtés dans les derniers moments de la série.

Cette double mort m’a bouleversé. Mais pouvait-il en être autrement ? Franck était lui aussi torturé, venant de découvrir qu’il était le fruit d’un inceste, qu’il avait – malencontreusement – participé à la mort de son demi-frère. Franck ne meurt pas sans rien faire. Il meurt en se vengeant de l’une des grandes méchantes de la série en assassinant le Gouverneur.

Pourtant, il s’était enfin libéré de l’emprise de Laurel, acceptant d’embrasser une toute autre forme d’amour aux côtés de Bonnie. Mais Bonnie et Franck n’étaient pas tout rose. Elle avait tué Rebecca, pour protéger Annalise. Elle a abrégé les souffrances de Ron, pour protéger Nate. Et que dire de Franck ? Les cadavres se trouvent aussi dans ses placards.

Et pourtant, ils ne sont pas de mauvaises personnes, non. Ce sont juste des individus brisés qui cherchaient une famille. Une famille qu’ils ont trouvé aux côtés d’Annalise.

Puis il y a Nate. Un bon personnage sur le départ, détestable sur les dernières saisons. Depuis la mort de son père, il n’était que l’ombre de lui-même. Cherchant vengeance et cumulant les mauvaises idées. Je détestais Nate, je ne supportais plus de le voir. J’espérais que si des victimes il devait y avoir, il en ferait partie. Et bien non. Il trouve finalement son Happy Ending en ouvrant un centre pour les jeunes. Il se détache d’Annalise, fait le bon choix au tribunal (il était temps), et pourra continuer de vivre. C’’est injuste, quand on voit le destin tragique de Bonnie et Franck, mais est-ce que ça pouvait en être autrement ?

Et que dire des Keating 5 ? Ou de ce qu’il en reste. C’est ce qui m’a accroché à la série. Suivre cette bande d’étudiants en droit qui se retrouvaient coincés dans un meurtre, puis dans une série d’autres meurtres dont ils n’étaient pas forcément responsables, mais dont ils essayaient de se sortir au fur et à mesure.

Commençons par Wes, disparu quelques saisons plus tôt mais dont l’ombre n’a cessé d’être présente jusqu’à la fin. Non, il n’est pas vivant – même si plusieurs choses pouvaient le laisser sous-entendre. Wes est bel et bien mort dans la troisième saison. J’avais du mal avec le personnage, avec ses choix et ses décisions. Pourtant, il était important, il était l’amour de Laurel, le père de son enfant.

Laurel qui – depuis la naissance de Christopher – aura bien évolué. Ne prenant ses décisions que pour la protection de son petit homme, quitte à se mettre à dos ses amis, ses alliés, ou à devoir disparaître durant la totalité de la sixième saison. Son retour dans les deux derniers épisodes était attendu. Laurel qui, finalement sans le vouloir, est au centre de tout. N’est-ce pas sa famille, les Castillo, qui ont fait vivre un enfer à ses amis et à ses proches ? Son père, son frère… Ils sont responsables de la mort de Wes, de la vendetta contre Annalise, menée aux côtés du gouverneur, d’Hannah Keating ou bien encore du FBI. Sans Laurel, tout n’aurait-il pas était différent ?

Laurel s’en sort finalement pas mal. Avec un accord lui permettant la liberté surveillée, elle pourra élever Christopher, aura finalement fait le bon choix au tribunal, défendu Annalise, et nul doute qu’elle est restée dans sa vie. Chistopher va grandir en gardant Annalise comme mentor jusqu’à faire le même métier qu’elle à la fin. La boucle est bouclée.

Asher n’aura pas de Happy Ending. Il a voulu bien faire, protéger sa famille, et sera devenu la taupe du FBI. Tout se retournera contre lui et il deviendra l’une des nombreuses victimes collatérales de tout ce bordel. C’est triste, j’aimais Asher, profondément. Il me faisait rire et était cette glue dont le groupe avait besoin. J’aurais aimé le voir épouser Michaela, comme il le souhaitait, mais il n’en sera rien. Il aura trahi ses amis, ses amis lui auront pardonné, et Asher n’est plu.

Il reste Connor et Michaela. Mes deux préférés, depuis le début. Ils ont construit une relation unique, comptant l’un sur l’autre dès le départ. Cette belle amitié nous aura apporté de jolies choses. Ils étaient vraiment prêts à beaucoup l’un pour l’autre. Quand ils se retrouvent coincés par le FBI et qu’ils n’acceptent pas un accord l’un sans l’autre, c’était beau, c’était digne d’eux. Mais finalement, s’ils pouvaient avoir l’un et l’autre une forme de Happy Ending, ce n’était pas ensemble.

Michaela finit par négocier un meilleur accord : pas de prison pour elle. Michaela c’est cette femme forte qui a toujours eu de grandes ambitions, de grands rêves, qui veut réussir et qui est prête à tout pour réussir. Elle se persuade qu’elle n’a besoin de personne, et c’est sans doute un peu vrai. Elle va devenir Juge au final ? N’était-ce pas la tout ce qu’elle souhaitait ?

Mais elle aura tellement perdu en route. Elle aura perdu l’amour, avec Asher, mais aussi ses amis. Laurel, puis Oliver, et donc Connor. La fin de la série reste assez floue. Lorsque Connor va finalement purger une peine de 5 ans, la jeune femme est anéantie, et seule… Réalise t-elle alors que le succès à un prix et qu’elle n’était finalement pas prête à le payer ?

Elle sera quoi qu’il en soit la seule a ne pas être présente aux funérailles d’Annalise des années plus tard, ce qui est logique. Je ne pense pas que Michaela lui ai pardonné quoi que ce soit. Mais j’aime imaginer qu’elle et Connor se sont retrouvés, et qu’ils aient gardé contact.

Connor qui aura eu l’une des plus belles évolutions durant la série, mais aussi l’une des plus belles relations amoureuses que j’ai pu voir à l’écran. Connor & Oliver, c’est l’un des plus beaux couples de la télévision. Une histoire d’amour tellement bien traitée. Leur mariage était émouvant, voir Oliver chanter pour lui son « All of me » m’a fait fondre, et comme lui dit Connor à la fin « Tu m’as appris ce que c’est que d’aimer ». Tout est dit.

Connor aurait pu s’en sortir sans prison, mais non, il se devait de purger une peine de 5 ans. Sa culpabilité le rongeait depuis des années, et Oliver va comprendre que son époux a besoin de ça pour avancer. Et Oliver va l’attendre. Qu’est-ce que 5 ans à l’échelle d’une vie ? Les voir ensemble à la fin, âgés, c’est la plus belles des choses que l’on pouvait attendre pour eux.

J’aime Connor et Oliver. Ce dernier est un homme bon, qui s’est retrouvé mêlé à toute cette histoire par amour. Il était le plus pur, le plus innocent, et il a tellement fait pour les Keating 5. En faisant vivre tout ce petit monde dans la maison commune, en étant un ami présent, drôle et sympathique. Oliver est tellement un bon personnage que je remercie aussi la série de nous l’avoir présenté.

La série se termine donc avec les funérailles d’Annalise, ou Eve fera un long discours très émouvant. La série a une belle fin. La série aura réussi son pari, elle a résolu toutes les questions posées pendant six ans, apportant une conclusion à chacun des personnages de cet univers.

Le soir même, après avoir visionné ce dernier épisode, je ne me sentais pas bien. J’étais triste, ému. Je me refaisais tout ça dans ma tête. Mais est-ce une bonne fin ? Ont-ils eu ce qu’ils méritaient ? Suis-je triste parce que je ne les reverrais plus ? Ou parce cet Happy Ending n’en est en fait pas un ? Je ne sais pas trop. Je pense que How to Get Away With Murder fait partie de ces séries que l’on oubliera pas et qu’on citera toujours, même des années plus tard.


Brillant et émouvant !
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