12 Minutes – Un titre ambitieux qui montre quelques limites

Twelve Minutes est un jeu qui m’intrigue depuis son annonce. Il faut dire que les boucles temporelles me fascinent pas mal et que j’aime bien tester les limites derrière ce concept. Le titre édité par Annapurna Interactive m’a donc naturellement attiré, et j’ai profité de mon samedi pour commencer et venir à bout du titre, en une bonne matinée et après environ 3 rappels de ma console m’invitant à faire une pause.

Les références sont nombreuses dans le jeu…

Le titre de Luis Antonio est un thriller narratif qui prend place dans un unique lieu, l’appartement d’un couple en apparence totalement normal. Le mari rentre dans son appartement et la spirale débute. Le temps commence à s’écouler. Notre épouse nous accueille par une étreinte suivie d’un baiser, et nous indique qu’elle a préparé un dessert, puis s’installe dans le canapé pour bouquiner un peu. Libre de nos mouvements, on peut vaquer dans l’appartement et interagir avec les éléments du décor dans ce 2 pièces plutôt classique… La discussion avec notre épouse est également possible, et on peut aborder de nombreux sujets avec cette dernière, qui s’étofferont au fur et à mesure des boucles. Car oui, bien rapidement, vous serez confronté au Policier, un homme bien décidé à obtenir des réponses et qui n’hésitera pas à vous buter au moindre faux pas…

Si ce dernier vous tue, vous reviendrez automatiquement au début de la boucle temporelle, au moment où vous fermez la porte d’entrée. N’espérez pas fuir non plus, puisque si vous tentez de sortir de l’appartement, vous serez automatiquement projeté au début de la boucle (un bon moyen de réinitialiser votre progression si vous foirez vos actions). 12 Minutes ne vous laissera pas indifférent, et se révèle assez violent et graphique. Si vous êtes sensible, prenez garde…

Le but est donc simple. A chaque nouvelle boucle, il faut explorer de nouvelles pistes pour en apprendre plus et venir à bout de cette histoire sans fin. Peut-être est-il possible de piéger le Policer en se cachant dans le placard de l’appartement ? Faut-il tout révéler à notre moitié ? Nous croira-t-elle… Chaque essai débloquera de nouvelles possibilités, ce qui est à la fois la force et la faiblesse du titre. Pour avancer, le jeu attendra de vous une suite précise d’éléments. Si un objet n’est pas à la place attendue ou un dialogue est mal placé, ça peut faire capoter tout le plan. On se retrouve donc à tâter le terrain dans chaque boucle pour réussir LA combinaison qui permet de faire avancer le schmilblick.

A noter que le jeu se révèle assez permissif là-dessus. Si vous vous emparez du couteau et que vous ciblez votre femme pour l’assassiner, vous serez en mesure de le faire. L’œuvre prend la forme d’un point’n’click on ne peut plus classique, avec ses forces et ses limites, qui ont quelquefois brisé l’immersion de mon côté : bugs de script qui font que le Policier « s’amuse » à fermer, puis rouvrir la porte, pour la refermer ensuite, ou le fait de « traverser » d’autres personnages. Rien de dramatique, mais pour un jeu qui mise sur l’immersion totale, ça fait tache.

L’adaptation au pad est bonne, même si on reste assez loin du combo clavier/souris qui sied parfaitement au genre. On pourra récupérer des objets et les mélanger entre eux. Mettre des calmants dans un verre d’eau puis remplir ce dernier est une des combinaisons possibles, pour l’exemple.

La première partie du jeu va donc nous happer, en multipliant les révélations à chacune de vos tentatives… jusqu’à arriver à une révélation qui changera toute votre perception du titre. Passé ce moment, le jeu devient plus redondant. Il ne m’est pas tombé des mains pour autant, mais je me suis senti bien moins impliqué, et parmi les 5 fins que j’ai explorées, je n’ai été convaincu que par une seule.

 
J’attendais de Twelve Minutes qu’il me surprenne. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il aura réussi cette mission. Le doublage est également de haute volée, et pour ma part, la VO ne m’a pas dérangé le moins du monde. L’absence de VF semble toutefois réfrénée pas mal de personnes intéressés, et c’est bien dommage, car que l’on aime ou non la proposition de Luis Antonio et son équipe, elle mérite que l’on s’y attarde afin de se forger son propre avis !

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