Sortie en 2016, Uncharted 4 : A Thief’s End avait su marquer durablement les esprits et offrait une belle conclusion aux aventures de Nathan Drake, avec un Naughty Dogs domptant la PlayStation 4 comme personne, explosant la rétine de bon nombre de joueurs. L’arrivée d’un remaster pouvait toutefois surprendre, surtout après l’arrivée de patch “60 FPS” pour pas mal d’exclusivités Sony : The Last of Us Part 2 (du même studio), Days Gone, Horizon : Zero Dawn ou encore God of War. A l’instar de Death Stranding, l’éditeur a préféré exploiter les spécificités de la console et proposer une nouvelle version, en échange de quelques deniers (10€ la mise à niveau si vous possédez le jeu sur PS4, 49,99€ pour les 2 jeux : A Thief’s End et The Lost Legacy). Six ans après, est-ce toujours une aventure à vivre absolument ? Réponse dans les lignes qui suivent !
Uncharted 4
Commençons par l’opus le plus ancien de cette compilation, que j’ai fait dès sa sortie à l’époque, mais pas forcément dans les meilleures conditions. Je venais en effet de terminer la Remastered collection, que j’avais rushé afin d’être prêt lorsque le 4 arriverait, et j’étais assez mitigé. Je me suis pas mal forcé à faire le premier, qui est le plus inégal du lot je trouve, encore aujourd’hui. Le second volet m’a – comme beaucoup de joueurs – mis une claque magistrale tant je l’ai trouvé parfait de bout en bout. Puis vint le 3ème épisode, pas mauvais, loin de là, mais qui fait un peu trop redite et n’est parvenu qu’à de trop rares moments à me subjuguer. Je sortais donc un peu lessivé de ces 3 aventures, et remettre le couvert dans la foulée m’a donné une drôle de sensation de lassitude. J’ai parcouru A Thief’s End assez mécaniquement, sans vraiment trouver à redire sur le produit. Et c’est sûrement là que le bât a blessé, j’y voyais un produit, non une œuvre… Et après avoir effectué une seconde run sur PS5 dans des conditions bien plus clémentes, je peux clamer sans honte qu’Uncharted 4 est une œuvre à parcourir absolument si l’on aime un tant soit peu l’aventure !
Ce 4ème épisode démarre sur les chapeaux de roue, avec une course-poursuite en bateau sur fond de tempête tropicale. Sans trop comprendre ce qu’il se passe, on de dirige vers une île menaçante et on évite les ennemis, avant d’être rattrapé par un ennemi qui nous fait perdre connaissance et … flashback. On retrouve Nathan enfant qui part à la rencontre de son frère : Sam Drake. La narration de ce volet est bien plus morcelé, alternant entre l’aventure actuelle et quelques chapitres retraçant le passé de Nathan et de son frère aîné. Il faut dire qu’introduire un personnage aussi important pour Nathan après 4 épisode est un pari audacieux, qui a nécessité pas mal de ruse. Pour autant, c’est un pari réussi. On s’attache assez rapidement à ce bougre et on comprend mieux le caractère tête brûlée de notre héros. Surtout que Sam a fort à faire, puisqu’il doit motiver son cadet à reprendre du service, lui qui s’est rangé à une vie ordinaire après les péripéties d’Uncharted 3.
Je n’en dirai pas plus sur le déroulé de l’histoire. Sachez juste qu’on part en quête du trésor d’Henry Avery, un pirate de légende ayant laissé une immense fortune derrière lui. Bien sûr, on ne sera pas seul à chercher ce dernier, et on devra dézinguer de nombreuses troupes de mercenaires, et c’est là que vient se glisser le premier point négatif de cet Uncharted… l’action. Je n’ai jamais été fan des phases de shoot dans la licence, trop classiques et assez mal exécutés. Le plus “drôle”, c’est que le studio semble en avoir conscience, tant il s’évertue à espacer ces phases où l’on se retrouve face à un insipide cover shooter. En soit, on a le choix entre deux approches : l’infiltration (qui reste ma méthode de prédilection et que je trouve plutôt réussi), ou la méthode bourrin, qui consiste à se cacher derrière un mur (de préférence indestructible pour ne pas trop se mouvoir et essuyer de salves) et à sortir la tête 2-3 secondes pour buter quelques ennemis avant de passer par la case recharge. Qu’à cela ne tienne, ça ne ruine pas l’expérience pour autant, grâce à une mise en scène exquise et parce que l’aventure et l’exploration prime ! Avec cet opus, le monde s’ouvre et apporte un nouveau souffle à la licence. Ne vous attendez pas à un grand open-world, Naughty Dogs n’est pas allé jusqu’à là, afin de garder le contrôle du rythme et de son récit, mais on aura droit à quelques belles zones à explorer à l’aide d’un véhicule motorisé, ce qui offre pas mal de petit moment de style “road movie”, avec des protagonistes échangeant différentes anecdotes pendant que Drake roule d’un point d’intérêt à un autre.
Que dire de plus, si ce n’est que ce Uncharted 4 parvient à “terminer” avec brio l’arc Nathan Drake, et devient mon épisode favori, ex-aequo avec le 2 !
Uncharted – The Lost Legacy
Contrairement à A Thief’s End, The Lost Legacy est une découverte ! Bien que possédant la version stand-alone sur PS4, je n’ai jamais pris le temps d’aller au-delà du 1er chapitre. C’est donc avec ce portage PS5 que je corrige mon erreur, et j’ai franchement bien fait !
On y incarne Chloe Frazer, une protagoniste bien connu des amateurs de la licence, qui est, comme Nathan Drake, une chasseuse de trésor. Cette dernière décide de faire équipe avec Nadine Ross (découverte dans U4) pour trouver la défense brisée du Dieu Ganesh. S’en suivra une aventure en plein cœur de l’ancien empire Hoysala afin de récupérer le précieux trésor avant Asav, l’antagoniste de cet épisode. Ce stand-alone n’entend pas révolutionner la formule, mais continue de tâter le terrain en ouvrant toujours davantage le terrain. Un peu à l’instar d’Uncharted 4, on sera plongé dans une zone assez vaste qu’on traversera à l’aide d’un véhicule pour relier les différentes zones d’intérêt. Et ça fonctionne super bien. L’environnement ouvert est tout simplement magnifique, mélangeant avec brio nature et architecture hoysala, avec un niveau de détails qui force le respect. Pour marquer le coup, Chloe aura régulièrement l’occasion de se poser quelques secondes afin de faire une photo soulignant la beauté des lieux.
Les phases de baston sont encore plus rares que sur le jeu de base, et mettent en avant l’infiltration, pour mon plus bonheur. On virevoltera donc d’un endroit à l’autre de la carte, afin de faire progresser la mission principale, et on aura même la possibilité de s’éloigner un peu du chemin “balisé” pour partir en quête de 11 jetons permettant l’obtention d’un trésor fort pratique pour notre aventure. Une chouette idée, qui a rendu intéressante la quête des trésors (je ne m’y étais jamais vraiment intéressé avant ce volet !).
La relation entre Chloé et Nadine est aussi assez plaisante, avec pas mal de dialogues bien piquant, et une touche féminine qui fait beaucoup de bien à la série. Je regrette toutefois que le jeu prenne autant de temps à créer un lien entre ces 2 personnages. Le scénario justifie cela, mais vu la brièveté de l’aventure (~9h pour moi), c’est un peu dommage.
Même si je n’y crois pas vraiment, j’aimerai beaucoup pouvoir rejouer Chloé Frazer à l’avenir, tant son aventure m’a plu !
Et la technique ?
Côté technique pur, n’ayant pas encore reçu ma TV OLED 120Hz, je ne saurai m’exprimer sur tout les modes graphiques disponibles. J’ai pu m’essayer au mode Qualité et Performance.
- Le mode Qualité force une résolution 4K avec un framerate stabilisé à 30 images par seconde
- Le mode Performance, avec une résolution dynamique visant les 60 i/s
- Le mode Performance +, qui force une résolution Full HD (1080P) avec un framerate de 120 images/seconde.
Côté dit plus haut, je n’ai pu qu’essayer 2 de ces 3 modes. Après une trentaine d’heures sur les 2 jeux, c’est le mode Performance qui a eu ma préférence. J’ai passé une dizaine d’heure sur le mode Qualité (5-6h sur U4 et la moitié de l’aventure sur The Lost Legacy) et le reste avec les 60 images par seconde. Clairement, les deux titres n’ont pas pris une ride. On sent un affinage par rapport à la version PS4, mais on est surtout abasourdi en repensant au fait que le studio avait su livrer un titre aussi impressionnant graphiquement sur une simple PS4. Les animations faciales sont d’un réalisme inouïe, et de mémoire de joueur, je crois que le seul jeu ayant fait mieux depuis, c’est The Last of Us Part 2, du même studio. Fou, tout simplement.
On appréciera aussi le support de la Dualsense, qui sait toujours me surprendre avec ses vibrations et gâchettes adaptatives qui font un super boulot. En fonction de l’arme équipé, on a droit à des vibrations et pression de gâchette distincte, et les vibrations quand on roule s’adapte au terrain. Des ajouts simple, mais diablement efficace. Enfin, un tout petit mot sur les temps de chargement, encore une fois réduit à peau de chagrin grâce au SSD de la Playstation 5. Du confort, encore et toujours, mais quel confort !
Les + | Les – |
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Toujours une baffe graphique | Où est passé le multijoueur ? |
L’arrivée du 60 FPS ! | Deux jeux mais un seul trophée platine ? |
The Lost Legacy, un stand-alone excellent … | … mais un brin trop court |
Du background pour les personnages ! | |
Une quête de trésors plaisante dans TLL |
Quelle plaisir de redécouvrir ce Uncharted 4 en 2022 ! Certes, il n’y a pas énormément d’ajouts sur cette version, mais on est clairement face une version optimisée du titre, permettant d’en apprécier toute la saveur ! The Lost Legacy permet également de découvrir les prouesses du moteur de jeu, en offrant une aventure – certes plus courte – mais aussi plus ouverte et mettant à l’honneur d’autres protagonistes apprécié de la série.