Testé sur PS5, via une copie physique achetée par mes soins à la FNAC. J'ai terminé le jeu principal en 15h30 et le DLC Left Behind en 2h15.
Voir débarquer un remake d’une œuvre qui n’a même pas franchi la décennie d’existence m’a quelque peu surpris, je dois l’avouer. Ayant fait la version Remastered sur PS4 peu avant la sortie de Part II, je ne voyais pas vraiment l’intérêt, d’autant plus que le jeu impressionnait bien plus que bon nombre de jeux sortie durant la 8ème génération de consoles. J’ai toutefois su raison garder (ou pas, en l’occurrence), et j’ai lâché les 80€ (en réalité 60€ avec les bons FNAC accumulés) dès la sortie pour juger sur pièce. Concernant la polémique sur le prix, je pars juste du constat – assez malheureux – que les jeux vidéo deviennent/sont déjà un loisir de riche. J’ai pour ma part le “luxe” de débourser cette somme sans ronger mon frein le reste du mois, et je ne m’en suis donc pas privé.
Vous ne trouverez pas dans cet article une critique détaillée de The Last of Us dans son ensemble. Ayant fait le jeu de base il y a des années, je m’attarderai essentiellement sur ce que ce remake apporte par rapport au matériel d’origine.
Du scénario, il n’y a de toute façon pas grand-chose à dire, puisque ce dernier reprend presque plan pour plan le jeu de base sorti en 2013. Tout juste pourra-t-on constater un recadrage à certains moments de l’aventure, permettant au moteur d’afficher tout ce qu’il souhaite sans mettre à mal la PS5, qui peut s’absoudre volontiers des contraintes techniques de la PS3. N’espérez pas une relecture du jeu comme ça a pu être fait par Square Enix avec le remake de Final Fantasy VII ou encore les Resident Evil de Capcom… Ici, le studio a simplement pris soin de magnifier son œuvre d’origine pour la rendre encore plus mémorable.
Est-ce que j’en attendais plus ? Absolument pas. L’histoire de The Last of Us est toujours aussi mémorable, les personnages toujours aussi attachants, même si l’âge aidant, j’ai trouvé Joel beaucoup plus “difficile” à défendre dans ses actes. Ne vous y méprenez pas, j’aime le personnage, ce qu’il représente pour l’aventure, pour le monde et pour Ellie. Pour autant, sa violence débridé m’avait échappé. Ce que je trouvais “drôle” du haut de mes 20 ans m’apparaît maintenant comme certains actes de cruauté dépeignant un personnage qui a depuis longtemps embrassé le mal, pour sa propre survie et celle de ses proches.
La présence du DLC Left Behind vient drastiquement changer l’ambiance de l’œuvre, en y apportant une ambiance plus intimiste, centrée sur l’adolescente et son amour de jeunesse. Même si j’aurais aimé voir ce pan scénaristique s’intégrer à l’aventure principal, je comprends le choix de Naughty Dogs de le séparer, l’intensité dramatique étant autrement différente quand on a terminé le jeu de base.
Du côté du gameplay, les améliorations évoquées par le studio dont présentes… mais relativement discrète. L’élément ayant le plus changé est la gestion de l’établi, qui reprend celle de Part 2 et l’applique au un. Cette dernière étant réussi, nul besoin de s’en plaindre, même si j’éprouve toujours un curieux mélange de fascination et de malaise envers cette admiration pour les armes qu’ont les américains. Le jeu est un peu plus fluide au niveau de ces déplacements également, et les ennemis un peu plus malin qu’auparavant. On ne peut malheureusement pas en dire autant de l’IA qui anime Ellie et les autres coéquipiers qu’on aura dans l’aventure, qui ont des comportements parfois extrêmement efficaces, et à d’autres moments des actions qui ruinent tout réalisme, en passant devant des ennemis qui ne les voit tout simplement pas. Un défaut tout droit hérité du premier opus, qui prête à sourire, même s’il impacte un brin l’immersion. Enfin, PS5 oblige, la DualSense est exploité comme il se doit, avec les vibrations qui vont bien et les gâchettes adaptatives qui fournissent du répondant quand on fait usage des armes à feu. Diablement efficace, comme d’habitude.
Abordons enfin la raison qui justifie selon l’éditeur ce remake : l’uniformisation entre les deux œuvres et l’utilisation du moteur de TLOU Part 2. Même si je partais avec un sentiment circonspect, force est de constater que le travail abattu est assez dingue. Oui, ce Last of Us Part 1 s’inscrit d’emblée comme l’un des titres les plus beaux auxquels j’ai pu joué dans ma vie. Et nul besoin d’activer de le mode Qualité à 40 images/seconde pour être estomaqué, le mode performance en résolution dynamique suffit amplement à ce que l’on en prenne plein les mirettes. J’ai passé la grande partie de mon aventure sur ce second mode graphique, qui sacrifie certes quelques détails dans l’image mais qui garantit une fluidité à toute épreuve. Le mode fidélité n’a malheureusement pas ce luxe, sur les quelques heures d’utilisation, j’ai été assez fréquemment gêné par des baisses de framerate soudaine dès lors que les jeux de lumières deviennent trop travaillé, et le gain graphique apporté n’est selon moi pas suffisant pour justifier l’utilisation de ce mode. Le choix final vous appartient bien entendu.
J’ai toutefois noté sur mes presque 20 heures de jeu (jeu de base + Left Behind) plusieurs bugs de script, notamment sur les scènes avec les palettes à amener à un point précis, et d’autres en sortant du mode photo qui ont provoqué la fermeture de l’application sur ma console. Au total, c’est 4 coupures de jeu qui sont survenus, et autant de bugs de script qui m’ont forcé à recharger ma partie au dernier checkpoint. A noter que le patch sorti durant ma run (1.0.2) a semble-t-il eu raison des soucis, vu que plus aucun crash ne sont survenus ensuite !
Les + | Les – |
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Toujours un monument du jeu vidéo | L’IA alliée, toujours mi-figue mi-raisin |
Un remake fidèle à l’œuvre originel | Quelques bugs et crashs du titre |
Les émotions véhiculées encore plus fortes | Un mode fidélité qui impacte la fluidité de l’ensemble |
Exploitation efficace de la PS5 et de sa Dualsense | |
Bien que sceptique lors de l’annonce de remake, je dois confesser que ce The Last of Us Part 1 a bénéficié d’un soin tout particulier qui permet au studio de livrer son œuvre dans sa forme “ultime”. Est-ce un monument du jeu vidéo ? S’il était peut-être un poil trop tôt en 2013 pour le clamer haut et fort, en 2022, il n’y a plus aucun doute, le titre de ND rejoint sans peine ce panthéon des jeux vidéo inoubliable et ayant marqué l’industrie. Pour ceux ne l’ayant jamais fait, ce remake est l’occasion parfaite de remédier à cette erreur. Et si vous n’avez pas de PS5, encore un peu de patience, il débarque bientôt sur PC !