Du monde de Spider-man, je connais surtout la première trilogie dont j’ai beaucoup apprécié l’arrivée sur nos grands écrans quand j’étais adolescent. J’ai de suite aimé le personnage de Peter, son histoire avec Mary Jane et l’influence qu’a pu avoir ce héros au début des années 2000 pour renouveler le genre. Je dois pourtant le confesser, je préfère DC Comics à Marvel.
Toujours est-il que je ne suis pas un grand connaisseur de Spider-Man. J’ai vu la nouvelle franchise, j’ai vu le Spider-man intégré aux Avengers, mais je n’ai jamais lu une bande dessinée ni vu l’un des dessins animés de l’homme araignée et encore moins joué aux différents jeux qui ont pu mettre l’homme-araignée en scène.
Je suis allé voir ce nouveau Spider-man au cinéma pour faire plaisir à Johan, sans réellement savoir sur quoi j’allais tomber ni même si j’allais apprécier cette œuvre. Autant vous dire que je suis ressorti du cinéma assez mitigé. J’ai aimé cette nouvelle approche de l’univers, d’un point de vue scénaristique. La proposition qui nous est faite ici me plaît bien. Quand il s’agit de mélanger différents mondes parallèles – un peu comme peuvent le faire le Arrowerse avec le personnage de Flash – je suis toujours un bon client, séduit par les nouvelles perspectives offertes.
Mais il y a une chose que j’ai particulièrement détesté dans ce film : c’est l’animation. Ici je vais peut-être me faire des ennemis. Si je prends l’exemple de Johan, c’est un point qu’il a lui particulièrement adoré. Moi, ça m’a fatigué. C’est novateur pour le genre, certes, mais ce mélange de cartoon, bande dessinée mêlée à l’animation (je n’arrive moi-même pas à l’expliquer) m’a déstabilisé. Dès le début, dès le générique, je l’ai dit à Johan : je vais avoir du mal.
Regarder ce film a été éprouvant pour moi, bien que je me sois laissé prendre par le scénario, à cause de ce mélange de 2D et 3D, du pop art, du stop-motion. Spider-Man : New Generation est un comic-book prenant vie sous nos yeux. Les pensées du personnage prennent vie, il y a des cases comme dans les comics, des onomatopées… Le tout est poussé encore plus loin via une esthétique très marquée. Alors oui, c’est nouveau, c’est un genre qui va plaire à pas mal d’amateurs de comics, mais ça n’a pas pris de mon côté.
Je me suis accroché alors à l’histoire qui se centrera sur Miles Morales qui va devenir une nouvelle version de Spider-man. Le personnage ne m’a pas convaincu. Déjà parce que je ne le connaissais pas avant ce film (je l’ai dit plus haut, je connais principalement ce qui s’est fait au cinéma), et surtout, je m’attendais à suivre Peter Parker (assez vite éclipsé au début du film).
De plus, je ne lui trouve pas de charisme particulier. Sa relation avec son père est – à mon sens – surjouée, et que dire de la grande révélation entourant son oncle. Tout est fait pour lui donner un background intéressant, mais rien n’a pris avec moi.
Alors me reste le scénario de multiverse qui va nous amener tout un tas d’autres personnages, des versions différentes de Spider-man. Celui en noir et blanc (style vieux polar des années 30), le Spider-Pig tout droit venu d’un Looney Tunes, la Penny Parker robotisée futuriste tout droit sorti d’un manga, la Spider-woman qui n’est autre qu’une Gwen Stacy, où, dans son monde, c’est Peter qui est mort, et non elle ou encore un Peter Parker bien plus âgé et abîmé par la vie suite à sa séparation avec MJ.
Alors oui, ces personnages dans une même aventure donnent droit à des bons dialogues, de l’humour facile mais raccord avec les personnages, un choc des cultures pour certains et, je dois le reconnaître, une écriture plutôt bonne (notamment quand il s’agit de faire interagir Miles et Peter Parker de l’autre dimension).
Pas mal de clins d’œils pour les amateurs seront distillés tout du long notamment avec les méchants (du Bouffon vert au Docteur Octopus). Tante May se révèle ici être badass et coriace. J’ai cependant regretté la sous exploitation de Mary Jane. Je pensais que suite à la mort de Peter, elle aurait un rôle plus crucial dans l’initiation de Miles, ou dans l’arrivée des Spider des autres univers. En tout cas, malgré son peu de temps à l’écran, je trouve le personnage toujours aussi classe.
Bref, ce film n’est pas mauvais, loin de là. L’humour est présent (comme ce fameux running gag ou dès qu’un Spider apparaît, on se retape toute son origine), et le scénario est à mes yeux le point fort du film. L’animation innovante est, pour moi, déroutante et fatiguante et ne m’a pas permis de prendre pleinement conscience que ce film puisse être un petit bijou aux yeux des autres (et notamment de Johan).