Schitt’s Creek : Une sitcom feel-good qui fait du bien (et qui fait rêver d’un Patrick dans notre vie)

Il y a des séries qui débarquent sur Netflix sans prévenir, et qui changent nos habitudes sans qu’on s’y attende. C’est exactement ce qui m’est arrivé avec Schitt’s Creek. Avant début janvier, je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant, c’est une série qui était déjà très populaire, raflé des prix aux Emmy Awards et conquis une base de fans fidèle. Moi ? J’ai simplement lancé le premier épisode en cherchant une sitcom à regarder en mangeant. Et en quelques jours, j’étais accro à cette petite ville, à ses habitants excentriques, et surtout, à l’évolution profondément humaine de ses personnages. Si bien que j’en ai parlé à tout va autour de moi pour convaincre de nouveaux adeptes de découvrir la famille Rose.

Le pitch de départ est simple : les Rose, une famille richissime, perdent tout du jour au lendemain et n’ont d’autre choix que de s’installer dans une ville paumée qu’ils avaient achetée pour rire il y a des années : Schitt’s Creek. Johnny (Eugene Levy que je connais pour ma part pour les films American Pie), le patriarche, essaie de garder la tête haute et de remettre sa famille sur pied. Moira (Catherine O’Hara, inoubliable maman dans “Maman, j’ai raté l’avion” et sa suite), ancienne star de soap opera au style extravagant, refuse d’accepter la réalité. David (Dan Levy, le fils de l’acteur Eugene Levy dans la vraie vie, mais aussi producteur avec son papa de la série) et Alexis (Annie Murphy), leurs enfants gâtés et déconnectés, doivent s’adapter à un mode de vie totalement différent.

À première vue, tout cela pourrait ressembler à une énième comédie sur des riches confrontés à la vraie vie. Mais très vite, Schitt’s Creek se révèle bien plus que ça : une série sur l’adaptation, le lâcher-prise, et surtout, l’amour sous toutes ses formes.

David et Patrick : la plus belle histoire d’amour que j’ai vue dans une sitcom

Dès les premiers épisodes, David Rose se démarque comme un personnage aussi agaçant qu’attachant. Son sarcasme, ses mimiques et son obsession pour le confort me faisaient rire, mais je ne m’attendais pas à être autant touché par son évolution. Et puis est arrivé Patrick.

Patrick Brewer (Noah Reid) est tout simplement le petit-ami parfait. Gentil, patient, rassurant, intelligent et drôle… bref, tout ce qu’on peut rêver. Leur relation se construit lentement, avec beaucoup de douceur et de respect. Ce qui fait la beauté de leur couple, c’est qu’il est traité avec une simplicité folle. Pas de drame inutile, pas de clichés sur l’homosexualité, juste une belle histoire entre deux hommes qui s’aiment et se complètent.

L’un des moments les plus mémorables de la série reste leur reprise de Simply the Best de Tina Turner. Que ce soit Patrick chantant une version acoustique à David, ou David dansant maladroitement pour lui en retour, ces scènes sont d’une tendresse incroyable. Honnêtement, qui ne voudrait pas un Patrick dans sa vie ? Moi, je signe tout de suite.

Stevie : la meilleure amie qu’on aimerait tous avoir

Si David et Patrick m’ont fait rêver, Stevie Budd (Emily Hampshire) m’a fait mourir de rire. Sarcastique, blasée, mais incroyablement loyale, elle est rapidement devenue l’un de mes personnages préférés.

Elle commence comme une simple employée du motel où vivent les Rose, mais au fil des saisons, elle se révèle bien plus que ça. Son amitié avec David est l’un des piliers de la série, et elle évolue avec une subtilité rare. Son arc narratif, qui la pousse à sortir de sa zone de confort et à se découvrir, est l’un des plus touchants. Lorsqu’elle interprète Maybe This Time dans la comédie musicale Cabaret, c’est à la fois un moment de vulnérabilité et une prise de pouvoir.

Alexis Rose : d’héritière superficielle à femme indépendante

Au début, Alexis semble être un stéréotype ambulant : une fille riche qui ne parle que de ses ex millionnaires et de ses aventures absurdes à travers le monde. Mais ce serait une erreur de la sous-estimer. Tout au long de la série, on découvre une Alexis à la fois hilarante et attachante.

Son évolution est l’une des plus marquantes de la série. Elle passe de jeune femme dépendante des autres à entrepreneuse indépendante. Sa relation avec Ted est belle (et le vétérinaire est un de mes personnages préférés, tant lui aussi on aimerait l’avoir dans notre vie), mais ce qui est encore plus beau, c’est qu’elle apprend à s’aimer et à se suffire à elle-même. La dernière scène entre elle et Ted est déchirante, mais elle prouve à quel point elle a grandi. Et en prime, elle nous offre l’iconique A Little Bit Alexis, un morceau musical si absurde qu’il en devient culte.

Une galerie de personnages secondaires inoubliables

Au-delà de la famille Rose, c’est toute la ville de Schitt’s Creek qui fait le charme de la série. Chaque habitant apporte quelque chose d’unique : Roland et Jocelyn Schitt, le couple de rednecks au grand cœur, Twyla (jouée par Sarah Levy, fille d’Eugène Levy et soeur de Daniel Levy…) la serveuse au passé mystérieusement tragique, Ronnie et sa franchise inébranlable, Bob le garagiste, Matt le beau barbu séduisant… Tous ont une personnalité bien définie et apportent leur dose d’émotion et d’humour.

Contrairement à beaucoup de sitcoms, où les habitants d’une petite ville sont souvent ridiculisés, Schitt’s Creek les traite avec bienveillance. Ils sont drôles, certes, mais jamais méchants ou caricaturaux. Au final, ce sont eux qui aident les Rose à devenir de meilleures personnes.

Ce qui rend cette série si spéciale, c’est son absence de cynisme. À une époque où beaucoup de séries jouent la carte du sarcasme et du malaise, Schitt’s Creek préfère l’amour, la bienveillance et l’évolution personnelle. Ici, les relations ne sont pas toxiques, l’homophobie n’existe pas, et les conflits se résolvent avec communication et tendresse.

C’est une série qui fait du bien, tout simplement. On rit, on s’attache, on pleure parfois, mais on en ressort toujours avec le sourire. En quittant Schitt’s Creek, j’ai eu l’impression de dire au revoir à des amis, à une petite ville où j’aurais aimé vivre.

Si vous ne l’avez pas encore regardée, faites-moi confiance : laissez-vous embarquer. Et qui sait, peut-être que vous aussi, vous finirez par vouloir un Patrick dans votre vie.

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