Ester Exposito, que j’ai découverte dans la série Elite (et vous pouvez d’ailleurs la retrouver dans l’un de mes articles sur la série) est à l’affiche d’une nouvelle série Netflix : Quelqu’un doit mourir. Dans ce drame espagnol en trois épisodes, l’action est placée au milieu des années 50 dans une Espagne que je ne connaissais donc pas, avec un contexte qui n’était bon pour personne, et surtout pas pour les homosexuels ou même les femmes. Alors que je m’attendais à un Agatha Christie en huis clos (pourquoi ? Je l’ignore…), c’est une toute autre série que j’ai découverte, et sur certains aspects, assez bouleversant.
Je parlais d’Ester Exposito plus tôt, mais elle n’est en réalité pas l’héroïne de la série, mais l’un des nombreux personnages qui va entourer Gabino, ce jeune homme revenu chez lui après dix ans passé au Mexique. Sauf qu’il ne revient pas seul, non, il est accompagné d’un jeune danseur de ballet : Lazaro. Et de ce point de départ, une intrigue va se nouer autour d’une rumeur, celle d’une relation homosexuelle entre les deux garçons, qui va mener, comme le titre de la série l’indique, à la mort…
Ester Exposito incarne Cayetana, la promise de Gabino, et retrouve ici un rôle assez proche de celui de Carla dans Elite. Celui d’une jeune fille de riche, à la personnalité piquante et qui est prête à tout si on vient à la blesser ou à l’humilier. J’avoue que j’aurais préféré la voir dans un autre registre, mais elle n’est pourtant pas le personnage le plus détestable de la série. Et à ce titre, ils sont nombreux à se partager le titre. C’est simple, j’ai eu envie de tuer les 3/4 du casting tellement leurs personnages sont détestables.
Je vous conseille d’avoir vu la série, étant donné que je risque de spolier un peu. Mais de la grand mère manipulatrice au père violeur, en passant par les amis bien pensant qui n’hésitent pas à vous planter un couteau dans le dos… Cette Espagne homophobe et sexiste n’est clairement pas belle à voir. Car l’homosexualité est au coeur du sujet. Si Gabino se révèle bel et bien gay, et amoureux de son meilleur ami Lazaro, ce dernier est bien hétérosexuel. Gabino n’a pas envie de se cacher, au contraire d’Alonso, son ami d’enfance (et ancien amant), qui est aussi le frère de Cayetanna. Deux manières de vivre leur homosexualité, et dans les deux cas, ils ne sont clairement pas nés à la bonne époque ni dans le bon pays.
On a tendance à sous estimer les ravages de l’homophobie, surtout que l’on pense (et parfois à tord) vivre dans une époque assez libérer ou l’homosexualité est plus ou moins bien accepter. Mais il suffit de retourner 70 ans en arrière pour se rendre compte quand même que l’on a fait un véritable chemin sur le sujet. Et j’ai eu beaucoup de peine autant pour Gabino, que pour Alonso. De manière générale, j’ai eu de la peine pour la majorité des personnages, tant cette série était destinée à ne pas offrir de Happy Ending.
Nous avons également le cas de Mina, la maman de Gabino. Cette dernière est coincée dans un mariage sans amour, son mari n’hésites pas à la violer pour assouvir ses besoins, et par dessus le marché, elle ne sait pas comment venir en aide à sa femme de ménage (le communisme est alors un sujet fort dans la série), ni même comment aider son fils face aux autres. Et c’est dans les bras de Lazaro qu’elle trouvera amour et réconfort.
Cette liaison n’était pas du tout quelque chose que je m’attendais à voir. Si je peux la comprendre, elle me gênait parfois également. Voir Mina se plonger dans une forme de triangle amoureux avec son fils avait de quoi nous surprendre, c’est certain.
Visuellement, la série est très jolie, l’époque parfaitement reconstituée et le tout fonctionne très bien. Le jeu des acteurs est parfois assez inégal, mais j’en ai trouvé plusieurs charmants et convaincants, à commencer par Ester Exposito (oui je sais, j’adore cette actrice, et j’en reviens toujours à elle).
La chasse a une place prépondérante dans la série, et certaines scènes m’ont mises mal.à l’aise, comme celle ou Mina s’offusque de voir que l’on coupe les ailes des oiseaux pour aider les gens du club.à gagner plus facilement… Mais au panthéon des scènes de l’horreur, celle de la torture d’un jeune homosexuel en prison a qui l’on oblige de manger des cafards est tout en haut. J’ai eu du mal à la visionner tant j’ai trouvé ça abject et cruel.
Netflix oblige, quelques paires de fesses peuvent être aperçues (et elles ne sont pas désagréables à regarder), et série d’époque le voulant : tout le monde ou presque fume dans chacune des scènes. Ce qui est rigolo c’est que Netflix c’était engagé à montrer moins de tabac à l’écran, mais de séries en séries, j’ai l’impression qu’il y en a toujours plus.
Au final, j’ai passé une soirée assez captivante à suivre ce drame en trois actes se ficeler jusqu’aux dix dernières minutes de la série qui ne laissent aucun répit au spectateur. La fin est assez déconcertante et j’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser.