Becky Albertalli, l’auteur de « Love Simon » et sa suite « Leah à contre temps », revient ici avec une recette qui lui a déjà assuré le succès précédemment : une histoire d’amour entre deux lycéens. Sauf que contrairement à ses deux opus précédents, on change ici radicalement de décor et de lieu. Bienvenue donc à New York, durant les vacances d’été, en compagnie d’Arthur, un lycéen en stage dans le cabinet d’avocats de sa mère et de Ben, qui lui se retrouve en rattrapage tout l’été.
J’ai reçu ce livre à Noël, en cadeau de mon chéri. Je l’ai lu assez rapidement, tellement je me suis laissé prendre par cette amourette adolescente. Rien de transcendant dans le style littéraire de l’auteur, si vous avez déjà découvert « Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens » (le titre original de Love Simon avant que celui-ci ne devienne un succès cinématographique), vous ne serez pas perdus. D’ailleurs, plus que le style d’écriture, c’est l’univers également qui semble similaire et familier.
La période narrée dans l’histoire est assez courte, celle d’un été, et les personnages se montrent particulièrement attachants. On navigue alors d’un chapitre à l’autre entre la narration d’Arthur, jeune homme fan de Broadway et de la comédie musicale Hamilton, en plein stage dans un cabinet d’avocats, et celle de Ben, un geek qui sort tout droit d’une rupture avec son ex petit ami et qui est contraint d’être en rattrapage scolaire pour l’été. Plus encore, il rêve de devenir écrivain.
Autant le dire, le point fort du roman, ce sont les personnages. Arthur est attachant, totalement mignon. Il découvre l’amour – n’ayant jamais eu de relation amoureuse jusqu’à présent – s’inquiète que ses parents puissent divorcer, se retrouve en plein New York tout un été, loin de sa Géorgie natale et de ses amis. Ben, lui, est assez différent, mais aussi attachant. Il vient de subir sa première peine de cœur, après sa rupture avec Hudson, il se sent nul, devant être en rattrapage, mais peut compter sur l’amour inconditionnel de ses parents et de son meilleur ami Dylan.
Le destin (qui a tout autant sa place dans ce livre, nous demandant de réfléchir alors s’il existe réellement ou non) va les amener à se rencontrer au détour d’un bureau de poste, en plein milieu d’un flash mob (vous ne rêvez pas), et les faire se perdre de vue presque aussitôt… C’est toute une enquête, chacun de leurs côtés, qui va les amener à se retrouver (grâce à l’aide de leurs amis, d’un site nommé Craiglist et d’une affiche dans un café). Dès lors, les deux personnages vont nouer une belle relation, maladroite, à coup de premiers rendez vous de rattrapage. L’un et l’autre savent pourtant que leur histoire ne durera pas éternellement, juste le temps d’un été. Arthur devant quitter New York – et son stage – à la fin de cet été.
En général, j’ai toujours du mal avec les romances gays. J’ai toujours peur qu’elles soient caricaturées ou qu’elles ne ressemblent pas à la réalité. Il n’en est rien ici. Je me suis largement retrouvé dans le personnage d’Arthur (je suis moi-même plutôt fan de comédies musicales), tandis que je retrouvais à plus d’un titre Johan dans le personnage de Ben (ce côté geek, son histoire avec son ex avec qu’il aimerait être ami…). Le livre est bien ancré dans son époque à coup de référence qui n’ont fait que me parler (Harry Potter en tête, Ben et son meilleur ami Dylan en étant ultra fans).
D’ailleurs, un autre des points forts du roman, ce sont les personnages secondaires. Dylan, pour commencer, le meilleur ami de Ben. Comme un frère pour lui, il est l’élément comique de la bande. Coup de cœur également pour sa nouvelle petite amie, Samantha, qui s’intègre rapidement dans la vie de Ben, mais aussi pour Jessie et Ethan. Les deux meilleurs amis d’Arthur sont restés chez eux, et ne communiquent avec lui que par FaceTime ou messages.
Les personnages secondaires ont tous quelque chose à apporter à l’intrigue et sont très bien exploité. Les parents également. Il est toujours rafraîchissant de voir de jeunes homosexuels vivre leur sexualité normalement auprès de leurs proches. En ça, les personnages me parlent tout autant (que ça soit Johan ou moi, on a eu la chance d’être dans des environnements familiaux ultra ouverts).
Par contre, il est vrai que c’est le type de livre que l’on oublie assez vite après l’avoir lu. Dans quelques mois, j’aurais oublié avoir découvert « Pourquoi pas nous » jusqu’à ce que quelqu’un m’en parle et que je me dise « Ah oui, c’était sympa ».
En conclusion, c’est un livre sympa, frais, optimiste, idéal pour une lecture à bord d’un train, ou au soleil pendant vos vacances. Vous adorerez les personnages principaux, et plus encore la qualité des personnages secondaires. Ne vous attendez cependant pas à être surpris par l’intrigue, tout sonnant de manière assez prévisible.
- Alounet 6.5