Avec Johan, nous profitons pleinement de la réouverture des cinémas en France. Et c’est ainsi que nous nous sommes rendus à l’avant-première du dernier film de François Ozon, Été 85 ! Cette avant-première à l’UGC de Bordeaux se tenait en présence du réalisateur mais aussi des deux comédiens du film : Félix Lefebvre et Benjamin Voisin. C’est ainsi qu’une séance de Questions / Réponses nous était offerte après la diffusion du film, non sans mal tant le présentateur de l’UGC n’était pas du tout bon dans son exercice. Questions mal formulées, une gestion du public un peu chaotique et un rendu qui paraissait tellement malaisant que de nombreuses personnes fuyaient la salle. Enfin, passons, là n’est pas le plus important, ce qui importe, c’est que j’ai vraiment adoré ce film ! Et je vous conseille vivement de vous rendre au cinéma le 14 juillet pour le découvrir !
« L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85… »
C’est ainsi que le film se présente, et pour notre part, nous l’avions découvert via sa bande annonce. Je m’attendais à un film sur le rejet, ou le personnage d’Alexis serait amoureux du fameux David, dans une histoire à sens unique, et bien grosse surprise, c’était bel et bien une histoire d’amour partagée que nous livre ce très beau film.
François Ozon indiquera après la projection que c’est ici une adaptation d’un livre qu’il a lu ce fameux été 85, “La Danse du coucou”, et comme dans le livre, l’homosexualité n’est jamais problématisée et ne sert pas d’enjeu, au contraire. C’est sans doute ce qui rend cette histoire d’amour si universelle et si poétique. Ce teen-movie à la française réussit alors son pari de nous entraîner dans son histoire dont les enjeux seront connus dès le départ : l’histoire d’amour connaîtra un destin funeste lorsque l’un des deux protagonistes sera emporté par la mort.
Le récit, raconté par Alexis, est parfaitement bien illustré en images par la double narration que nous expose François Ozon. Le présent, ou Alexis a semble-t-il commis quelque chose de grave après la mort de David. Alexis enfermé dans son deuil, son chagrin, son malheur. Et en flash-back, son histoire qu’il nous raconte de sa rencontre avec David jusqu’à la mort de ce dernier, qui suit leur rupture intense. Six semaines de bonheur, voilà ce qu’ils auront partagés.
Cette histoire m’a vraiment conquis. Est-ce le côté années 80 que pour ma part j’idéalise un peu trop et qui se présente ici comme un paradis perdu que l’on ne retrouvera jamais ? Ou bien parce que la complicité des deux personnages transcende l’écran et que le réalisme de cette histoire est ce que j’attendais ? Ce film ne manque pas d’humour, de moments gênants, de beauté et de drames. C’est vraiment un mélange, typique d’un bon teen-movie, mais qui sait aussi se montrer un peu plus adulte.
Le casting fait beaucoup, que ça soit Valeria Bruni Tedeschi et Isabelle Nanty, incarnant chacune la mère d’un des deux héros, ou bien Alexis et David brillamment interprétés par les deux jeunes comédiens. On s’attache à Alexis, on est séduit par David. Puis vient se mêler à cela un troisième personnage, Kate, une jeune anglaise qui est fille au pair dans la région. Au début, je la voyais comme une menace, et finalement, elle se révèlera être un personnage drôle et touchant qui apportera énormément à l’évolution d’Alexis.
Ce film apporte une certaine fraicheur emplit d’espoir, notamment par sa dernière scène, mais aussi une plongée dans cet été 85 que ça soit par sa bande son, ses décors provenant d’un passé déjà lointain ou sa réalisation qui fait mouche.
Été 85 devient par la même occasion mon coup de cœur de l’été 2020, nous offrant une histoire d’amour entre deux jeunes garçons que j’aurais bien aimé voir se prolonger.