Ce n’est pas une, ni deux, mais bien 3 Nintendo Switch qui ont débarqué chez moi depuis mars 2017 (4 en comptant celle d’Aldric). Bien que totalement fonctionnelle, je n’ai pas su résister à l’appel de la version Animal Crossing, mignonne à souhait. Pour autant, et rien de surprenant à cela, je retrouvais toujours les mêmes tares. Un écran un peu trop petit et des couleurs délavées, une prise en main assez moyenne et l’impossibilité de l’utiliser avec son petit pied pas pratique pour un sous.
L’annonce de la Nintendo Switch OLED semblait donc répondre à la plupart de mes attentes (même si on peut toujours déplorer une puissance assez rachitique…), j’ai donc une nouvelle fois craqué, et ai revendu ma Switch AC au prix de la version OLED. Tout bon pour moi, même si la station d’accueil est un peu moins mignonne à présent !
La boîte contenant la Switch OLED change de format et fait un poil plus Premium que la version standard. Ayant opté pour la version blanche, j’ai eu droit au nouveau dock blanc et arrondi, très épurée, que j’ai posé sur sur un coin de mon bureau pour le raccorder à mon moniteur PC 1440P. J’aurais aussi pu le brancher sur mon écran 4K, mais la sortie de la Switch est toujours limitée au 1080P… ça n’a donc que peu d’intérêt, à moins que votre téléviseur fasse des miracles sur l’upscaling. La première étape fut de transférer mon compte d’une Nintendo Switch à l’autre. La procédure est assez simple, mais nécessitera que vos 2 consoles soient branchées. Attention donc à ne pas trop vite ranger votre ancienne console… sinon il faudra opter pour un système D… ce que j’ai fait, en reliant ma vieille console en USB-C sur un dock Dell.
Une fois le transfert de données effectuées (sauvegardes et profils), j’ai changé ma micro-SD de console et ait eu droit à un formatage en bonne et due forme. Bien que je comprenne pourquoi Nintendo fait cela, ça m’a fait un peu pester de perdre un peu plus de 200Go de jeux. Peut-être existe-t-il un moyen de préserver ces données… J’avoue ne pas avoir fait de recherches particulières à ce sujet. J’ai pu récupérer l’essentiel en peu de temps, vu que le dock se dote enfin d’un port ethernet qui change la donne, surtout quand on connait le côté capricieux de l’antenne WiFi de la console de base…
La première mise en main surprend quelque peu. Les deux modèles font en effet la même taille, et pourtant, l’écran gagne environ 2cm de diagonale en rognant sur les bordures larges du modèle précédent (7″ sur le modèle OLED contre 6,2″ sur le modèle standard) et ça se ressent immédiatement. Bien que prévisible, j’ai su en la soulevant que la console aurait le même défaut que le modèle standard. La Switch OLED pèse en effet 420g (contre 398g pour la Standard), ce n’est pas lourd en soit, mais à l’utilisation couchée dans un lit, je ressens une gêne et des fourmillements au niveau des poignets qui empêchent les longues sessions de jeu. Pour jouer confortablement au plumard, la Switch Lite semble donc être la seule option viable, avec son poids plume de 275g.
La dalle, quand à elle, est tout bonnement merveilleuse. Outre sa taille plus généreuse qui accentue la lisibilité et le confort de jeu, c’est les couleurs qui procurent l’effet Waouh (non pas la carte fidélité Auchan). C’est bien simple, je me suis amusé à relancer bon nombre de jeux, de Diablo 3 en passant par Super Mario Odyssey, Zelda Breath of the Wild ou encore Luigi’s Mansion 3… et c’était pratiquement comme une redécouverte. J’avoue ne pas être familier avec les dalles OLED, donc la surprise est d’autant plus forte, mais c’est vraiment fabuleux de voir des noirs complets. Un peu crétin sur les bords, j’ai même pensé au lancement de Diablo 3 (le premier jeu que j’ai retesté) que la console s’était éteinte pendant le chargement… avant de voir le logo de chargement apparaître sur un fond noir total. Bluffant, surtout quand on compare avec le noir gris du au rétroéclairage de la console standard.
Bref, sur ce point, clairement pas déçu. Pour le reste, c’est tout de même bien plus discutable. Tout d’abord, je le dis et le répète, en dehors de la dalle OLED, les composants internes de la Switch sont les mêmes. On est donc toujours cantonné à une résolution de 720P en mode portable (et on sent davantage l’aliasing avec les 2cm de diagonales en plus…) et 1080P en TV, et la puce galère toujours autant à proposer un 30 FPS stable sur les jeux un brin gourmand et pas super bien optimisés. Alors oui, je n’attends pas de ma Switch qu’elle me livre une expérience digne d’une PS5 ou d’une Xbox Series, mais j’attends au moins des jeux stables, et de plus en plus, j’ai le sentiment que la console ne tient plus la cadence… sauf quand c’est Nintendo himself qui sort un jeu dessus. C’est franchement dommage, et je crains que la tendance n’aille pas en s’améliorant.
Côté son, on sent un léger mieux, mais c’est surtout l’arrivée software du Bluetooth (sur tous les modèles) qui fait un bien fou ! Cela dit, attention, de mon côté, sur 3 casques bluetooth, deux proposaient un son décalé… Il a fallu que je connecte mes AirPods Pro à la console pour avoir un son correct et sans trop de latence (à croire que cette Switch OLED à des goûts de luxe). Enfin, le pied est enfin utilisable sans que l’on doive se tordre pour voir l’écran correctement. Il est plus stable, et cache d’ailleurs la trappe d’accès à la carte micro-SD. Notons qu’on pourra enfin stocker quelques jeux sur sa console, vu que ce modèle propose un espace de stockage de 64Go, contre 32Go pour les autres versions de la Switch. Ah, dernier point noir à noter : qui s’est dit que changer le cache de cartouche était une bonne idée chez Nintendo ? Si vous avez le malheur de couper – ou ronger, comme moi – vos ongles, vous allez galérer comme par permis à changer de cartouche de jeu. Vraiment une idée de merde.
A titre personnel, je n’éprouve aucun regret à m’être offert cette Nintendo Switch OLED. Ce nouveau modèle est d’une part plus épurée, de par sa couleur blanche et son nouveau dock qui transpire la classe. L’écran plus généreux en taille et ses couleurs vives m’ont permis de redécouvrir la plupart de mes titres et de les parcourir bien plus plaisamment qu’auparavant, grâce à une meilleure lisibilité globale. Pour autant, en dehors de sa nouvelle dalle et de son pied élargi, cette nouvelle mouture n’a pas grand-chose de plus à proposer. On reste sur une puce vieillissante qui peine à faire tourner les jeux de manières convenables sans faire de nombreuses concessions. Cette console a un positionnement un peu curieux, puisqu’elle vise des joueurs désireux d’avoir une belle image sans pour autant être connecté à une TV, mais propose un modèle trop lourd pour vraiment apprécier le côté nomade de la console. Un petit ovni, plaisant certes, mais bien moins abordable que les 2 autres modèles sur le marché, puisque le prix public conseillé est de 349,99€ (soit 150€ de plus qu’une Switch Lite et 80€ de plus que le modèle de base).