Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter Minecraft, le jeu de Mojang Studios ayant rejoint depuis quelques années déjà le panthéon du Jeu Vidéo, que ça soit qualitativement ou même quantitativement, le jeu ayant (selon Wikipédia, donc à prendre avec des pincettes) dépassé Tetris en termes de ventes (+ de 200 millions de copies vendues à ce jour).
Toujours est-il qu’il serait dommageable de se priver d’exploiter davantage la licence détenue par Microsoft, la base de joueurs étant assez conséquente. Après deux saisons de Minecraft Story Mode développé par Telltale Games, c’est le studio Mojang qui a chapeauté le projet Minecraft Dungeons, pour un résultat qui s’avère aussi bon que frustrant.
De Minecraft, on ne retrouvera en effet que l’univers, retranscrit assez fidèlement. Le bestiaire répond présent, ainsi que la plupart des blocs qui répondent à l’appel, mais qui partagent tous la caractéristique de la Bedrock : la destruction est impossible. Je n’attendais pas de Dungeons qu’il soit entièrement destructible, mais c’est tout de même regrettable de ne pas avoir ajouté un brin de destruction. Même en s’armant d’une pioche, vous ne serez bon qu’à frapper du monstre avec, le simple bloc de roche étant plus solide que le diamant.
Une fois la pilule passée, on parvient tout de même à s’émerveiller en parcourant les niveaux. L’équipe a réussi à exploiter la plupart des biomes présents dans le jeu de base pour créer des niveaux extrêmement jolis. Des effets de lumière aux petites animations de l’herbe, des plantes, des monstres… tout est détaillé, rien n’est laissé au hasard, les artistes de Mojang ont réalisé un vrai travail d’orfèvre à ce niveau, et je suspecte même ces derniers d’en être fiers au point d’avoir empêché la destruction des décors !
Dommage toutefois que le titre saccade parfois sur la console de Nintendo. Grâce au Game Pass, j’ai pu essayer le jeu sur Xbox One X, PC et enfin sur Switch (moyennent 19.99€ pour l’édition Standard ou 29.99€ pour l’édition Héros, qui contient les DLC à venir et quelques éléments cosmétiques). Si le jeu s’est montré parfaitement fluide sur les supports de Microsoft, il montre en revanche quelques faiblesses sur la console hybride de Nintendo. On notera notamment l’image qui accroche quand on progresse un peu trop vite, et des saccades plus ou moins violentes lorsque l’on se bat contre des groupes d’ennemis un peu trop gros. Espérons qu’un patch viendra gommer cela rapidement.
Puisqu’on parle de patchs, abordons la question du contenu, qui est, il faut le dire, assez léger. Difficile de croire que le jeu a nécessité 3 années de développement quand on voit le peu de contenu à disposition au lancement. Certes, le prix de ce Minecraft Dungeons n’est pas très élevé, mais quand on voit que 2 DLC ajoutant du contenu vont être déployé en juillet et septembre prochain, on est en droit de se demander si le contenu n’a pas été retiré du jeu de base pour être ajouté dans 2 mois moyennant 10€.
En tant que hack’n’slash, le jeu compense son faible contenu de base en proposant de nombreux modes de difficultés permettant de renouveler l’intérêt du titre. En sus du classique mode Histoire, le jeu propose un mode Aventure et un mode Apocalypse, que l’on peut ajuster en termes de difficulté via un curseur. Plus la difficulté sera grande, plus les ennemis seront violents et nombreux… et meilleures seront les récompenses. L’œuvre de Mojang Studios est d’ailleurs entièrement faisable en coopération local et en ligne, si vous n’aimez pas vagabonder seul dans le Marais bourbeux.
La coopération fonctionne par ailleurs plutôt bien, une fois que l’on a fini de batailler avec le système d’invitation peu ergonomique de Microsoft… Pas encore disponible à l’heure où je rédige ces lignes, un mode crossplay devrait arriver dans une prochaine mise à jour pour permettre aux joueurs Xbox de jouer avec les joueurs Switch s’ils le désirent. Vivement !
Le système de jeu reprend grosso modo ce qui se fait dans la plupart des hack’n’slash, en simplifiant et polissant le genre à l’extrême. Déjà réputé pour être assez simple d’accès, Diablo 3 passe pour un titre relativement complexe si l’on compare à ce Minecraft Dungeons. Oubliez le set complet pour débloquer des bonus d’équipements et les nombreux sorts et passifs à sélectionner pour votre personnage. Ici, on vous invite à vous équiper avec une arme de corps à corps, une arme à distance, une armure, et 3 artefacts. Et c’est tout.
Pas de caractéristique de force, d’agilité ou quoique ce soit. Tout est simplifié à l’extrême et est résumé en quelques lignes sur la fiche de votre personnage. La seule composante un brin approfondie réside dans la pose d’enchantements sur vos 3 pièces d’équipements… Pas de quoi sauter au plafond. N’espérez pas non plus fabriquer vos pièces d’équipements, le jeu a beau disposer du mot « craft » dans son titre, rien n’est présent en terme de création d’équipement… en dehors des loots d’armes/armures et artefacts, les émeraudes seront la seule ressource que vous pourrez récupérer, permettant un système de troc contre des coffres, aux quelques personnages de notre bien triste camp… J’espère secrètement qu’un villageois constructeur débarque dans une future mise à jour pour proposer un semblant de craft… Qui vivra verra.
Le paragraphe précédent paraît bien pessimiste, ça n’en est pourtant pas aussi triste qu’il n’y paraît. En effet, par les choses que l’on récupérera ça et là dans le jeu, on pourra incarner un archétype de personnage… Du guerrier au mage, en passant par le voleur ou encore l’archer, le jeu permet de se « spécialiser » via l’armure, les armes ou encore les artefacts adéquats, et bien que le jeu soit limité en termes de compétences, on ressent quand même un sacré plaisir à massacrer tout le bestiaire de Minecraft. Les impacts sont puissants et bien retranscrits, les explosions sont jouissives et certains artefacts demandent un brin de tactique et d’être utilisés avec parcimonie pour révéler leur potentiel destructeur.
Un petit mot sur l’histoire, qui n’est pas bien passionnante, mais qui se laisse suivre de manière sympathique grâce aux cinématiques présentes sur la plupart des niveaux et au doublage réussi qui narre l’aventure comme on narre un conte pour enfant. Comptez un peu moins de 7 heures pour en voir le bout, en prenant un peu son temps.
Les + :
- L’univers et le bestiaire, assez fidèlement retranscrit.
- Très joli à regarder !
- Les combats sont assez jouissifs, ça explose de partout tout en restant lisible.
- Un très bon titre pour s’initier au genre hack’n’slash.
Les – :
- Pas de destruction, ni de craft… De Minecraft, il n’a que le nom.
- Un contenu un peu léger.
- Une accessibilité qui pourra rebuter les habitués du genre.
- Des ralentissements et de nombreuses saccades sur Nintendo Switch.