La série Surcompensation (Overcompensating en version originale), disponible depuis le 15 mai 2025 sur Prime Video, est une comédie dramatique créée, écrite et interprétée par Benito Skinner. Connue pour ses sketchs humoristiques sur les réseaux sociaux, ce dernier propose ici une œuvre semi-autobiographique qui explore avec finesse les thèmes de l’identité, de la masculinité toxique et du coming out, le tout dans l’univers exubérant de la vie universitaire américaine.
Benny Scanlon (interprété par Benito Skinner) est un ancien quarterback de lycée, roi du bal et fils modèle venu de l’Idaho. Derrière cette façade de perfection se cache un jeune homme profondément en conflit avec sa sexualité. Fraîchement arrivé à l’université fictive de Yates, Benny rencontre Carmen (Wally Baram), une étudiante marginale du New Jersey, elle-même en quête de repères après une rupture difficile, et la perte de son frère décédé précédemment. Leur amitié naissante, teintée d’ambiguïté, devient le cœur émotionnel de la série.
Dès le premier épisode, Benny prétend avoir eu une relation sexuelle avec Carmen pour asseoir sa réputation hétérosexuelle. Ce mensonge initial déclenche une série de situations à la fois comiques et poignantes, illustrant les efforts désespérés de Benny pour maintenir une image conforme aux attentes sociales.
La force de Surcompensation réside dans la richesse de ses personnages complexes et attachants :
Benny est le protagoniste central de la série. Charismatique et populaire, il cache une profonde insécurité liée à son orientation sexuelle. Son parcours est marqué par des efforts constants pour maintenir une façade de perfection, souvent au détriment de sa santé mentale et de ses relations.
Carmen est une étudiante excentrique et indépendante qui devient rapidement la meilleure amie de Benny. Elle apporte une perspective rafraîchissante et un soutien inébranlable, aidant Benny à s’accepter tel qu’il est. Comme dit plus haut, leur amitié est le cœur émotionnel de la série.
Sœur de Benny, Grace est une étudiante en quête de sa propre identité. Elle lutte contre des problèmes d’image de soi et des relations toxiques, offrant un miroir aux défis de Benny.
Petit ami de Grace, Peter est un étudiant en dernière année qui incarne les stéréotypes de la masculinité toxique. Son influence sur Benny est ambivalente, oscillant entre mentorat et pression sociale.
Étudiant séduisant et mystérieux, Miles devient l’objet de l’affection de Benny. Leur relation met en lumière les défis de l’acceptation de soi et des sentiments non partagés.
Hailee, la colocataire de Carmen, apporte une touche d’humour et de sensibilité.
Surcompensation explore avec acuité la pression constante de devoir correspondre à une image idéale, que ce soit vis-à-vis de la famille, des amis ou de la société en général. Benny, en particulier, incarne cette lutte intérieure entre le désir d’être accepté et la peur du rejet. La relation entre Benny et Carmen est un exemple poignant de soutien et d’acceptation. Carmen joue un rôle crucial dans le processus d’acceptation de soi de Benny, l’encourageant à embrasser sa véritable identité.
Le choix de Benny de cacher son homosexualité est au cœur de la série. Cette décision entraîne une série de mensonges et de situations inconfortables, mettant en évidence les conséquences émotionnelles de la répression de soi. Ses nombreux mensonges à Grâce mettrons en péril sa relation d’amitié par exemple. Mais au delà, ils mettrons Benny dans des situations difficiles et délicates. Que ça soit en essayant de se faire passer pour hétéro, en assumant pas son premier amour du lycée ou bien encore lorsqu’il sera convié à rejoindre une société secrète.
Les histoires rocambolesques se suivent amenant beaucoup d’humour à la série. Par exemple, difficile de ne pas rire (et d’être mal à l’aise), quand Benny se retrouve à un rendez-vous Grindr, poussé par Carmen, et qu’il fini face à un couple gay marié, en pleine crise conjugale. En ce sens, l’épisode de Thanksgiving dans la famille de Benny et Grace est aussi rempli d’humour quand tous les mensonges des uns et des autres finissent par éclater.
La série n’hésite pas à plonger dans des situations inconfortables, illustrant comment les tentatives de surcompensation peuvent conduire à des moments de gêne et de malaise. Ces scènes servent à souligner les absurdités des normes sociales et la complexité des relations humaines. Tout en me rendant parfois moi aussi mal à l’aise ou gêné pour les personnages à l’écran. Voir Benny manger des poissons rouges vivants pour se faire accepter par la société secrète, et Carmen, intolérante au lactose, manger des kilos de fromage et les voir finir aux toilettes tous les deux était… particulier.
Certains personnages brillent également par leur évolution. Grace, ancienne fan de Twilight, qui a renié son ancienne vie pour correspondre à ce que Peter attend d’elle va finir par renouer avec son passé avant de reprendre le pouvoir sur sa vie et sur qui elle est. Miles, à la fois gentil, sympa et toujours présent pour Benny, est complexe. Est-il réellement hétéro ? Ou peut-être bi ? Il faut dire que l’alchimie entre lui et Benny est palpable, donc difficile de se positionner.
Très secondaire, le personnage de George est également un miroir pour Benny. George est gay, assumé et clairement tout ce que n’est pas Benny. Les voir se rapprocher et devenir amis – jusqu’à ce que Benny finisse par tout gâcher – était sympa.
On notera également les très nombreux clins d’oeils à la culture pop. Que ça soit Benny qui découvre son homosexualité enfant grâce à Georges de la Jungle en slip, ou bien les conversation qu’il a avec Megan Fox qui est en poster sur le mur de sa chambre. A chaque fois, ça fait mouche.
Et que dire de ce cliffangher de fin de saison, réunissant tous les personnages principaux au même endroit avec la bombe lancée par Carmen ? On attend clairement une saison deux et j’espère vraiment que cette série ne sera pas annulée et verra bien une suite arriver très vite sur Prime Video !
