Disponible sur Amazon Prime dans une version remasterisée, Buffy contre les vampires est comme pour beaucoup de ma génération une série que j’ai découverte dans la Trilogie du samedi sur M6 alors que je n’étais qu’un enfant. J’ai suivi les deux premières saisons chaque samedi soir sur M6, avant de pouvoir regarder la suite en avance sur les autres via Série Club qui la diffusait le jeudi soir. Probablement la première série d’envergure que j’ai réellement suivie, j’ai du la revoir une bonne douzaine de fois en vingt ans. C’est ainsi que je me plonge dans un tout nouveau visionnage.
La première saison de Buffy contre les vampires ne comporte que 12 épisodes, et se posait à l’époque comme la suite du film de Josh Whedon (lui même à la tête de la série), Buffy tueuse de vampires. Je vous rassure, pas besoin d’avoir vu le film (et je vous en dispense volontiers tant il est mauvais) pour suivre la série.
Ces douze premiers épisodes fonctionnent de manière assez individuelle (excepté le double épisode pilote). Chaque épisode partant d’une intrigue liée à un démon, un monstre, un vampire, ou quelque chose de bien spécifique. Aussi, seuls quelques petits éléments viennent donner un fil rouge à la saison, à l’instar du Maître, le premier grand ennemi de l’exécutrice de vampires.
Le Maître est d’ailleurs un méchant, tapis dans l’ombre et dans les égouts, qui insuffle crainte et effroi mais dont son apogée dans le douzième épisode n’aura finalement rien d’effrayant. Il reste pourtant, dans mes souvenirs d’enfant, un méchant effrayant, mais en tant qu’adulte, je le trouve de suite moins inquiétant.
Au casting des méchants mémorables de la saison, on peut retenir Darla, jouée par Julie Benz. Cette dernière ignore encore alors qu’après quelques épisodes dans cette première saison, elle reviendra de manière régulière dans l’univers et surtout dans le spin off de la série Angel, ou elle aura un rôle capital dans l’intrigue. Il y a également la mante religieuse et le démon Moloch, investi sur Internet, qui viendront draguouiller les deux meilleurs amis de la tueuse, mais dans les épisodes qui m’avaient marqué à l’époque, je retiens surtout Billy, le petit garçon qui fait vivre les pires cauchemars aux habitants de Sunnydale ou bien encore Sid, la marionnette que l’on croirait tout droit sortie de Chair de Poule.
Mais au delà de ces méchants de la semaine, la série vient surtout ici nous présenter des personnages que l’on va suivre durant sept ans à la télévision (huit pour ceux qui finiront dans Angel), et bien plus si vous avez suivi les Comics. Et les personnages – le Scooby Gang comme ils se feront appelé dans la seconde saison – sont vraiment le coeur et l’âme de la série. Grâce à un Josh Whedon qui a su les créer, leur offrir des dialogues drôles et plein d’esprit, mais aussi à un casting qui aura su nous éblouir et nous étonner.
On peut commencer par Sarah Michelle Gellar, qui offre ici une Buffy Summers forte et courageuse. Loin du cliché de la blonde en détresse, elle est ici pleine d’esprit et prête à tout pour combattre les forces du mal. Et pourtant, elle aimerait beaucoup laisser ça de coté pour embrasser une adolescence normale. Après tout, c’est une adolescente de 16 ans, et ne devrait elle pas passer son temps à penser aux garçons ? En ça, l’épisode ou elle essaye d’avoir un premier rendez-vous avec un garçon démontre à quel point elle ne pourra jamais avoir une vie normale.
Et c’est ainsi qu’elle va s’amouracher d’un beau brun ténébreux – le sexy David Boreanaz – qui lui donne la réplique dans le rôle d’Angel. Mais ce dernier a un secret… Il est en réalité un vampire doté d’une âme. Le personnage reste assez en retrait dans cette première saison, il n’apparaît d’ailleurs même pas au générique, et pourtant, il prendra une importance capitale dès la saison suivante et se verra même obtenir sa série dérivée. Mais nous n’y sommes pas encore. Ici, la relation de Buffy et Angel est vite interrompue lorsque la demoiselle découvre l’identité de son bien aimé. Evidemment, Angel est un gentil vampire, disposant d’une âme depuis un siècle suite à un sort jeté par des gitans. La première saison pose donc les bases d’une intrigue amoureuse qui se développera dans la seconde saison.
Autour de la tueuse, nous avons quatre autres personnages d’importance. Rupert Gilles est son observateur. Anthony Stewart Head donne une constance britannique à ce bibliothécaire légèrement coincé. Ce dernier est coincé dans les livres, ses recherches, et n’était sans doute pas préparé à s’occuper d’une tueuse aussi insolente que peut l’être Buffy. Car s’il y a une chose qu’elle lui imposera : c’est de garder un semblant de vie privée. La chose la plus intéressante sur ce personnage viendra avec l’introduction de Jenny Calendar (Robia La Morte), la prof d’informatique du lycée qui apparaît dans deux épisodes de la saison. La technologie et l’informatique VS les livres. Deux idéologies parfaitement différentes mais qui vont s’avérer être complémentaires.
Du côté des amis, Buffy va se lier à Willow Rosenberg et Alexander Harris, les deux incarnés par les brillants Alyson Hannigan et Nicholas Brandon. Deux relations différentes avec ce binôme qui se connaît depuis l’enfance. Willow est l’intello de la bande, génie de l’informatique, un peu timide et qui a du mal à assumer sa féminité et son corps, qui s’avèrera donc être un allié de taille et de poids pour Buffy. Elle est secrètement amoureuse de son meilleur ami Alex, mais ce dernier n’a qu’une fille en tête : Buffy. Car depuis que la tueuse est entré dans sa vie, il en est tombé fou amoureux. Un amour non réciproque qui causera quelques soucis, et le personnage du meilleur copain rigolo fait de l’effet. Il est là pour détendre l’atmosphère et faire des blagues.
Enfin, dernière de la bande : Cordélia Chase, jouée par Charisma Carpenter. Et c’est rigolo de voir les débuts de ce personnage qui, trois ans plus tard, rejoindra Angel dans le spin off et se révèlera ensuite comme une héroïne à part entière. Elle incarne ici le contre poids de Buffy, la fille superficielle, populaire, qui a du temps pour s’occuper de ses cheveux ou des garçons. Elle va passer le plupart de la saison à s’opposer à Buffy et ses amis, les trouvant bizarre et ignorant tout – en apparence – du surnaturel, avant de finalement se retrouver embarqué dans leurs affaires.
Le onzième épisode la verra confrontée à une fille invisible, et dès lors, elle aura besoin de Buffy et des autres. C’est ainsi qu’elle donnera un coup de main non négligeable dans le final de la saison et qu’elle intégrera – malgré elle – le Scooby Gang.
La dynamique entre les personnages fonctionne donc à merveille et chacun commence à dévoiler son potentiel. La première saison n’est peut être pas la meilleure – la suivante la surpassant aisément – mais elle reste le début, l’introduction nous menant droit en Enfer et à Sunnydale. Les épisodes sont inégaux, mais c’est un véritable plaisir de plonger en plein coeur du lycée et de suivre à nouveau cette bande d’adolescents qui se bat contre les Forces de l’ombre.
Et maintenant, qu’attend le Scooby Gang dans la seconde saison ?