Version testée : Xbox Series | Prix conseillé : 24.99€ | Durée de vie : ~15h Version dématérialisée fourni par le créateur du jeu, un grand merci à lui !
C’est par le biais d’un tweet que je me suis souvenu de l’existence de BROK The InvestiGator, un jeu qui m’intéressait pas mal, et que j’étais déterminé à acheter après être venu à bout d’une partie de mon backlog Steam… l’arrivée du portage console à toutefois changé la donne, puisque le créateur cherchait quelques personnes pour parler du jeu, par le biais d’un stream ou encore d’un article. J’ai fait parti des heureux “élus” et je tiens à le remercier. BROK coche en effet toutes les “cases” du jeu vidéo que j’aime.
Si vous êtes du genre sensible, prenez garde aux premières minutes de Brok, puisque l’histoire qui nous est conté n’est pas forcément des plus joyeuses. On apprend en effet que ce dernier élève son fils Graff seul, après le décès de sa femme dans un incendie. Un souvenir qui hante encore et toujours notre détective, qui rêve de cette dernière assez fréquemment. Le réveil n’est pas forcément plus joyeux par ailleurs, puisqu’on voit où notre protagoniste vit.
Oubliez tout de suite le penthouse au 20ème étage d’un immeuble d’Upper East Side, ici, on est plongé en plein bidonville, faute de pouvoir se payer mieux. Brok n’a en effet pas autant de chance qu’un Sherlock Holmes. Fauché comme les blés, ce dernier tente tant bien que mal d’aligner les deux bouts en aidant des clients bien souvent incapable de le payer… Une enquête va toutefois changer le cours des choses pour notre détective à queue, qui se voit confier une mission par un policier ayant perdu son arme de service, et qui sera chargé de la retrouver. Cette première enquête permet d’introduire bon nombre des mécaniques du jeu, qui ne cesse de surprendre dans ses premières heures par sa facilité qu’il a de multiplier les genres. On passe ainsi de dialogues pouvant faire penser au visual novel, à une enquête pure et dure, presque à l’ancienne, où l’on doit fouiller les moindres recoins de pièces pour tomber sur LE détail à ne pas manquer.
Pour les moins patients d’entre-vous, une pression sur un bouton permet de révéler toutes les interactions d’un lieu, hormis les collectibles, représentés sous forme de pubs dans le jeu. Me sentant l’âme d’un complétionniste, je peux vous dire que j’ai parfois plissé les yeux de longues minutes pour trouver les 3 pubs de certains lieux !
Passé les phases de point’n’click où l’on fouille et vient à bout de puzzles plus ou moins retords (mais jamais totalement tordu !), on se retrouve à devoir se fritter avec la racaille locale… voir même les forces de l’ordre, si le cœur vous en dit. Plusieurs options s’offrent à vous ici, soit vous tapez comme un dératé sur votre manette et Brok se déchaîne sur ses adversaires… et parfois ça fonctionne. Soit vous consultez la liste de combos (on peut d’ailleurs s’entraîner à cela chez la meilleure amie de notre héros) et vous jouez un peu plus technique. Si l’on prend le temps de mémoriser les coups, Brok devient de suite un jeu plus simple, mais l’utilisation des muscles plutôt que le cerveau fonctionne globalement, et j’avoue que je consomme l’aspect beat’em all de manière assez abrutissante. En maravant mon pad. Ne me jugez pas.
Des phases d’interrogatoires arriveront à certains moments clés de l’aventure, pour remettre toutes les pensées en ordre et permettre de voir la suite. Bien que précieuse pour l’avancée de l’histoire, j’avoue avoir parfois assemblé certains indices “par hasard” pour trouver les solutions. Certains PNJ sont d’ailleurs conscients de cela et vous le font remarquer, c’est assez drôle à entendre !
En parlant d’entendre des choses, le jeu est intégralement doublé en anglais, et c’est une franche réussite. La plupart des protagonistes sont impliqués et livrent des dialogues extrêmement crédibles. Qu’il s’agisse de personnages principaux ou secondaires, le travail réalisé est une franche réussite, et certains personnages (même non humain) vous feront avoir quelques trémolos dans la voix. Alors oui, certains argueront qu’un jeu français se doit d’avoir une VF… sauf que ça coûte assez cher, et que l’audience la plus large sera internationale avant d’être française. Le sous-titrage fait largement le travail, si l’on excepte quelques fautes ça et là (mais bon, même cet aperçu n’en est pas exempt après tout).
Graphiquement, le jeu n’a clairement rien à envier aux autres. Sans que je ne sache s’il s’agisse d’une inspiration franche ou juste mon cerveau qui me joue des tours, le titre me fait penser aux cartoons des années 90 et ça marche du tonnerre. Chaque protagoniste a “une gueule” bien identifiable, et les décors “cyberpunk” ne sont pas en reste. De nombreuses références viendront titiller notre fibre nostalgique et il m’est souvent arrivé de sourire en voyant tel ou tel clins d’œil. A l’inverse, le jeu sait parfois verser dans le drame et j’ai eu plusieurs fois les yeux humides, avec une musique tristounette présente pour accompagner l’ensemble.
Brok the InvestiGator m’a mis une petite gifle, je dois le reconnaître. Je m’attendais à un point’n’click sympathique, et il s’est révélé être bien plus que ça au final. Un jeu qui m’a pris aux tripes, qui m’a fait m’attacher aux personnages, qui m’a donné envie d’aider Bolt, et qui a ravivé ma flamme de ce genre un peu tombé en désuétude. Merci pour le voyage COWCAT !
Les + | Les – |
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Doublage anglais intégral (et sous-titrage FR correct dans l’ensemble) | Point’n’Click à la manette… ça fonctionne, mais encore quelques imprécisions |
Un mélange des genres aussi surprenant qu’efficace | Un peu lent à démarrer |
Artistiquement réussie | Les interrogatoires, un peu fouillis |
Deux personnages jouables… et aucun PNJ inintéressant ! |
Une histoire intéressante, des personnages passionnants, des énigmes qui font réfléchir sans être trop fumeuses et la possibilité de castagner quand le cerveau fume trop, que demandez de plus au juste ? Pour ma part, pas grand-chose. Certes, BROK the InvestiGator n’est pas exempt de défauts, mais on sent une véritable passion dans tout ce qu’il entreprend, et cette vibe “Cartoons des années 90” fonctionne à merveille sur moi. Un petit coup de cœur donc, et l’envie de replonger dans les point’n’click plus prégnante que jamais !