The Dark Pictures Anthology – Saison 1 : Une saison un peu trop ambitieuse ?

Les 4 jeux ont été testé sur PS5. En dehors de Man of Medan (fait en rétrocompatibilité PS4), les 3 autres titres sont des versions PS5. 

Pas peu fier du succès des jeux Until Dawn et Hidden Agenda (dans une moindre mesure), le studio britannique Supermassive Games s’est senti pousser des ailes en dévoilant une anthologie d’horreur ambitieuse, proposant pas moins de 4 épisodes parus entre 2019 et 2022. Chacun des jeux surfant sur la vague d’aventure narrative, avec moultes embranchements et usant – voir abusant – des QTE pouvant mettre à mal la vie de nos chers protagonistes. Bien que proposant à chaque épisode un nouvel environnement à explorer et de nouveaux personnages à découvrir, le fond du jeu demeure le même, à savoir une aventure régit par les décisions du joueur et de sa capacité à braver pièges et autres psychopathes. Après avoir découvert Man of Medan sur PS4, j’ai sagement patienté, espérant un portage PS5 des autres opus ! Une patience récompensée en fin d’année passée, le studio anglais ayant profité de la sortie de The Devil in Me pour proposer des déclinaisons « next-gen » de ses précédents titres ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après 4 titres au compteur, la qualité fût relativement variable…


Une variété de lieux qui fait plaisir !

Il a plus ou moins la même tête que moi devant les nombreux bugs qui parsèment les titres… – The Dark Pictures Anthology : Man of Medan

S’il y a bien une chose que je ne peux retirer au studio britannique, c’est son souhait de nous faire voyager dans différents endroits. Des dédales étroits d’un navire abandonné aux larges rues désertes de Little Hope, en passant par une grotte millénaire ou une maison des horreurs entière à explorer, on verra du pays et la sensation de renouveau fonctionne bien, sur cet aspect tout du moins ! Les décors sont richement travaillés et participent à accentuer l’ambiance de chaque lieu (mention spéciale à certains lieux de Little Hope, qui m’ont fiché les chocottes), même si l’on composera parfois avec des textures indigne du support, et ce peu importe le mode graphique pour lequel on opte. Les jeux se déclinent en effet en deux modes graphiques : Performances et Qualité. L’un privilégiera le 60images/secondes avec une résolution dynamique tandis que l’autre s’efforcera d’atteindre les 30FPS avec une résolution 4K. J’ai pour ma part opté – une fois n’est pas coutume – pour le mode Perf, qui efface cette désagréable impression de saccades.

Cela ne nuit toutefois pas à l’ambiance que tente d’insuffler Supermassive Games à chacun des jeux. Chaque titre s’efforce d’explorer des pans d’horreur distinct. A ce niveau, c’est sans doute Little Hope et The Devil in Me qui sont les plus classiques. Le thème des sorcières de Salem a été exploré maintes fois dans le domaine… tout comme les serial-killer, dont on raffole toujours malgré plusieurs décennies de surexploitation. Les esprits de la seconde guerre mondiale de Man of Medan ou l’approche originale des “vampires” d’House of Ashes m’ont plus marqué, à défaut de disposer de lieux vraiment originaux (j’admets volontiers qu’il est délicat de rendre excitante la découverte de couloirs de navire fantôme ou l’exploration d’une grotte…).

Ce passage ne vous rappelle rien ? – The Dark Pictures Anthology : House of Ashes

Des personnages exaspérants…

Après Until Dawn et The Quarry, je ne m’attendais à rien de mirobolant en ce qui concerne l’écriture et le développement des personnages… et comme le dit si bien Dewey “Je ne m’attendais à rien, et je suis quand même déçu”. La plupart des personnages dépeint ne paraissent pas crédibles tant ils sont décorrélés de ce qui se passe. Voir un personnage penser à ses histoires de cœur alors qu’une armada de monstres est au trousse de notre équipe, ça fait certes rire, mais ça s’insère surtout très mal dans le récit…

Grosse ambiance – The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me

Heureusement, les histoires de cœur sont mieux traités dans les autres épisodes, bien que totalement optionnelle ! On devra toutefois veiller à ne pas trop se froisser avec nos compagnons de route, sous peine de les voir se détourner de nous au moment où l’on a le plus besoin d’eux. Les relations entre personnages évoluent en effet très vite, et on peut voir les jauges d’amitié s’effondrer après quelques actions ou choix de dialogues malencontreux. Dommage qu’il soit si aisé de “tromper” les jeux en optant toujours pour la réponse la plus consensuelle… les seules exceptions venant des moments où l’on doit prendre parti pour l’un ou l’autre personnage. Ce qui ressort toutefois de chaque épisode, c’est qu’on est face à des personnages de séries B… voir de séries Z quand on opte pour la VF… Bien que le jeu tente de redresser la barre avec des grands noms du doublage (Adeline Chetail, Dorohée Pousséo ou encore Benoît Allemane), le reste du casting n’est pas toujours à la hauteur, et n’est clairement pas aidé par les couacs techniques qui émaillent l’immersion en jeu. Synchronisation labiale foireuse, coupures de dialogues en plein milieu quand l’adaptation française dépasse la longueur d’une ligne de la VO… pas mal de petits éléments entachent l’expérience, qui aurait pu être gommé à l’aide de quelques semaines de peaufinage supplémentaires.


Des ajouts timides en fin de saison

Les cimetières… vu et revu, mais toujours diablement efficace en terme d’ambiance ! – The Dark Pictures Anthology : Little Hope

Du premier au dernier épisode de première saison de The Dark Pictures Anthology, on sera en terrain connu en terme de jouabilité. Chaque opus se joue comme le précédent, avec de très discrètes améliorations d’ergonomie apporté ça et là d’un volet à l’autre. On se déplace (lentement) à l’aide du stick, en allant d’un point qui clignote à l’autre pour interagir avec un personnage ou un objet et en apprendre plus sur le lore du titre… et dans les phases d’actions, on retrouve les sacro-saints QTE si cher au studio. Seul The Devil in Me apporte quelques améliorations franchement bienvenues, tel que la possibilité de courir. Oui oui… une “marche rapide” existait dans les épisodes précédents, mais à part mettre en valeur l’animation rigide de notre personnage, ça ne servait pas à grand-chose. On notera aussi l’apparition d’un inventaire, un poil sous-exploité, mais qui permet quelques actions contextuelles en fonction des objets qu’on a en main.

“Ça va, j’ai l’air assez naturelle là ?” – The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me

Bien qu’étalé sur 4 ans, la série semble seulement démarrer avec cette fin de saison, en instaurant un semblant de méta-histoire à l’aide du Conservateur (le seul personnage récurrent des 4 titres) et en teasant l’arrivée d’une saison 2 promettant encore de nouvelles formes d’horreur à exploiter. J’en serai.


Les +Les –
L’ambiance de certains lieuxSynchronisation labiale désastreuse
The Devil in Me, mieux écrit, et qui tente des chosesDes animations très rigides
Le conservateur, un narrateur intriguantLa durée de vie des 2 premiers épisodes (~5h)
Quelques comédiens de renom…… pour une VF en dent de scie
Portage PS5 de toute la saisonLa peur… transmise uniquement via jump-scare

Visage neutre de Johan, avec une pancarte violette montrant un emoji pokerface

Inégal. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit en pensant à cette première saison de The Dark Pictures Anthology. De bonnes idées, Supermassive Games n’en manque pas, assurément. Le studio surfe en effet sur les différentes formes d’horreur connu et parvient toujours à proposer une ambiance convaincante. En revanche, que ce soit en terme d’écriture ou en terme de finitions, il y a encore fort à faire pour livrer des copies convaincantes. Au vu du rendu de The Devil in Me, le potentiel est là. Ne reste plus qu’à transformer l’essai. Rendez-vous en 2024 ?

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