Quand j’étais gamin, je regardais Sailor Moon via le Club Dorothée. J’essayais de suivre le plus possible les épisodes à la télévision ou de lire les retranscriptions via Dorothée Magazine.
Il y a dix ans, je m’étais replongé dedans en découvrant sur internet les versions originales sous titrés des épisodes. Aujourd’hui, à 30 ans, j’ai la chance d’avoir un Monsieur qui comprend cette passion et qui m’offre chaque mois les DVD de chacune des saisons.
Je vais donc vous parler de la première saison de Sailor Moon, adaptée du manga éponyme. Composée de 46 épisodes, elle retranscrit l’arc du Dark Kingdom. La série prend pas mal de libertés par rapport au manga et développe d’avantage l’intrigue et les personnages principaux (n’en déplaise à certains, une version plus fidèle du manga existe avec le reboot Sailor Moon Crystal).
Cette saison nous fait découvrir Usagi Tsukino, en 4ème dans le dixième district de Tokyo La jeune fille à la tête de boulettes n’est pas un exemple de sagesse. Pas très assidue à l’école, souvent en retard, ne pensant qu’à manger ou à s’amuser sur des jeux vidéo, elle est l’insouciance même. Tout change lorsqu’elle rencontre Luna, une chatte avec un croissant de lune sur le front, qui va lui révéler son destin : elle est la réincarnation de Sailor Moon, une guerrière descendante de la lune et réincarnée sur Terre dans la peau d’Usagi.
Dans les premiers épisodes, Usagi / Sailor Moon découvre alors ses pouvoirs et affronte les différents démons qui viennent sur Terre à la recherche d’énergie pour le Dark Kingdom. Heureusement, elle sera rapidement épaulée par deux autres guerrières.
Ami Mizuno, une collégienne surdouée au Q.I. extraordinaire, rat de bibliothèque et pleine de sagesse est la réincarnation de Sailor Mercury, la guerrière de l’eau. Cette dernière, en totale opposition avec Usagi, se montre plus intelligente, plus réfléchie et se révélera être le cerveau du groupe. Vient ensuite Rei Hino, une jeune prêtresse qui vit avec son grand père dans un temple, et qui dispose d’un caractère bien trempé. Elle est pour sa part Sailor Mars, la guerrière du feu.
Durant la moitié de la saison, les trois guerrières feront face à leurs ennemis et devront remplir différentes missions. Empêcher le Dark Kingdom de récolter l’énergie des humains, trouver la princesse de la lune mais aussi le cristal d’argent. Elles seront épaulées régulièrement par Tuxedo Mask, dont on ignore s’il sera un allié ou un ennemi pour les filles.
Le personnage a pour identité dans la vie civile Mamoru Chiba. Dès lors, comme il se doit dans ce genre d’animé, une intrigue amoureuse se glissera en fond. Sailor Moon tombe folle amoureuse du guerrier masqué, mais ignore qu’il s’agit de Mamoru, un lycéen qu’elle déteste et avec qui elle ne cesse de se disputer et de se quereller.
Dans la deuxième moitié de la série se rajouterons alors les deux dernières guerrières. Makoto Kino, grande, forte, excellente cuisinière et garçon manquée, qui est Sailor Jupiter, la guerrière de la foudre. Puis bien plus tard, Minako Aino, une jeune fille ressemblant un peu à Usagi arrivera. Elle n’est autre que Sailor Venus, leader des guerrières mais aussi Sailor V, une héroine qui agit dans l’ombre bien avant qu’Usagi ne devienne Sailor Moon.
Face aux guerrières, le Dark Kingdom est dirigé par la Queen Berryl qui tente de faire revenir à la vie la Reine Mettalia. Elle sera aidée tout au long de l’arc par ses quatre généraux, dont chacun occupera une part de l’intrigue. Ainsi Jadeite est celui qui tente de récupérer l’énergie des humains, il sera remplacé par Néphrite qui utilisera des méthodes différentes. Zoizite doit de son côté retrouver le cristal d’argent tandis que Kunzite fera office de général supérieur par rapport aux autres.
Concernant les personnages, chacun dispose d’une personnalité bien encrée afin que chacun puisse s’identifier à l’un d’entre eux. Si l’on regarde du côté des héroïnes, Usagi se montre être une héroïne très attachante. Si d’ordinaire j’ai du mal avec les personnages qui ont le rôle titre, c’est ici différent. Même si elle peu parfois agacer, dans les moments de sérieux, elle se montre incroyablement mature et très touchante.
Elle est bien évidemment celle qui dispose du plus grand développement. En effet, lorsqu’elle découvre qu’elle est la réincarnation de la princesse Serenity, héritière du royaume de la lune, elle se doit de changer, de grandir, d’évoluer. Son refus au début est assez palpable de sa situation réelle : elle n’est aujourd’hui qu’une adolescente de 14 ans.
L’intrigue d’amour / haine qui la lie à Mamoru est aussi, pour moi, un atout fort de l’anime. Ce n’est pas quelque chose qui se précipite, bien au contraire, c’est une relation à laquelle on apprend à s’attacher.
Chez les autres héroïnes, il est difficile de s’attacher pleinement à Sailor Jupiter ou Sailor Venus durant cette saison, celles-ci arrivant sur la seconde moitié de l’arc. Ce qui n’est pas le cas des deux autres guerrières. Ami / Sailor Mercury se montre alors très intéressante. Sa sagesse, sa réflexion, son intelligence, sont autant d’atouts indéniables et importants pour le groupe. Lorsque la série aborde un point important – un attachement envers un autre jeune homme et une potentielle histoire d’amour – le personnage montre alors encore une facette différente.
Mais c’est pour moi Rei / Sailor Mars qui tire réellement son épingle du jeu. Elle se place, à plus d’un titre, comme un leader pour le groupe en cas de coup dur ou de problème. Elle affiche en apparence une grande rivalité avec Usagi. Les deux filles ne cessent de se disputer, se chamailler et d’être en désaccord. Mais au fond, Rei est en réalité extrêmement attachée à son amie. Elle est prête à tout, même à donner sa vie, pour l’héroïne titre.
Si une relation m’a particulièrement plu dans cette animé, c’est bien celle-ci. D’ailleurs, le triangle amoureux qui se forme entre les deux filles et Mamoru est assez intéressant. Rei n’hésite pas à s’éclipser lorsqu’elle réalise qu’Usagi et Mamoru partagent bien plus que des sentiments, avec un passé dans une vie antérieur.
Du côté des méchants, s’il est à noter – pour l’époque – l’importance de la relation homosexuelle entre Kunzite et Zoisite, c’est pour ma part Néphrite qui obtient mes faveurs. Le second général va malgré lui s’éprendre à Nanu, la meilleure amie d’Usagi. Et cela va l’amener sur une évolution particulièrement innovante – qui sort des sentiers battus – et une certaine rédemption. L’épisode ou il succombe dans les bras de la jeune fille est pour ma part déchirant.
Nanu est d’ailleurs un personnage que l’on évoque rarement, mais qui est présent tout du long. Première amie d’Usagi, elle ignore tout du secret de cette dernière. Elle est souvent, malgré elle, la victime des démons et se retrouve très souvent en danger. Si bien que cela devient au fur et à mesure un running gag. La série a su ne pas l’oublier, en gérant son deuil après la mort de Néphrite, puis en la rapprochant d’Umino, l’autre meilleur ami d’Usagi avant que celle-ci ne devienne une guerrière.
D’un point de vue scénario, certes, il y a des longueurs et des lenteurs. Côté animation, il y aussi des économies particulièrement visibles. Les transformations ou les attaques qui disposent toujours de la même animation, ça peut lasser. Les ficelles de certains épisodes qui sont parfois redondantes, aussi.
Mais aucune œuvre est parfaite, la série Sailor Moon a su me séduire de par la qualité de son univers. Elle distille aussi les informations au compte de goutte, afin de pouvoir laisser l’histoire progresser, les personnages évoluer, puis s’installer. Le final de la saison, qui pourrait s’apparenter à une fin de série, est également bien mené.
Avis
En conclusion, la première saison de Sailor Moon s’adresse à un public majoritairement féminin (ou ouvert d’esprit), qui n’aura pas peur de replonger dans une animation qui a quelques peu vieilli (on est loin de la qualité d’image de son reboot, Sailor Moon Crystal). Mais il s’agit la d’une série moderne pour son époque, classique du Magical Girl qui reste indémodable et à regarder au moins pour ses personnages.
- Alounet 9